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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 07:59

sujet 34/2018 - clic

Les gens de Troun de l'Air sont plus rapides que le vent.
Ils habitent la Cité des Courants d'air.
Pour avoir le droit de loger dans une maison bien aérée, pourvue de larges baies vitrées,
ils doivent, lorsqu'ils viennent d'une autre Cité, se soumettre à des épreuves aussi sérieuses qu'étonnantes.
L'intronisation des nouveaux Trouns de l'Airois commencent dès l'aube. S'achève dans les derniers feux des rayons du soleil.
Des épreuves différentes sont réservées aux Pères, d'autres aux Mères, d'autres encore aux Enfants-garçons, différentes de celles des Enfants-filles. Même les Enfants-bébés doivent faire leurs preuves !
Dès le matin, des jurys différents se constituent. Les hommes revêtent leurs habits de lumière chatoyant aux souffles des vents. Les femmes portent de longues robes de lune transparentes, livrant de leurs formes les secrets les plus attrayants. Ces robes sont conçues pour que s'engouffre la brise la plus légère, celle dite dans le Midi : le vent des Dames, donnant l'impression qu'elles ne se déplacent qu'en dansant, malgré le poids de certaines.
Les jeunes garçons ne sont que rayons de soleil, et les fillettes, d'azur vêtues, que promesses des lendemains qui chantent. Les bébés seront, dans leurs maillots plus blancs que neige, sous la garde des Grands-Mères plus belles que les montagnes qui entourent la Cité.
Durant toute la journée  tous n'ont que le droit de boire de l'eau pure des ruisseaux dont les clapotis rivalisent avec le chuchotis des zéphyrs.
Nombreux sont ceux qui doivent affronter durant les épreuves la colère des vents violents. Ces derniers traversent les toundras, ramènent les sables des déserts, et s'engouffrent dans les rues trop rectilignes. Ils pourraient bien détraquer toutes les mesures du temps. Mais ici, nul ne parle chinois, et nul besoin du Maître des Horloges.
 
 
17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 07:45

sujet 34/2018 - clic

En ce temps-là, Qi-Shi-Tsu n’était pas un personnage inventé par un humoriste rondelet aux fossettes enfantines et au tableau d’école suranné*. Non, il existait vraiment et vivait dans les contrées reculées de Shi-Ott, là où il pleut 320 jours par an, mais où le soleil sèche instantanément les ondées et les trombes d’eau quasi continues. Qi-Shi-Tsu, qui s’ennuyait beaucoup, eut l’idée un jour de fabriquer une machine apte à réguler la météo et à bloquer si possible la pluie qui ne cessait de tomber. C’était une sorte de machine infernale faite de divers rouages s’imbriquant les uns dans les autres et produisant à chaque engrenage une mélodie grinçante, certes, mais aussi enrobée de magie et de maternelle chaleur. C’est du moins ce qu’il prétendait.

Le premier jour, pas très sûr du résultat, il décida de le tester sur son chien Krot-Mol, qui était très sensible aux ultrasons. Mais le pauvre animal, épouvanté par la hauteur des sons émis, s’enfuit à toutes jambes et ne revint plus jamais au bercail.

Après quelques réglages, Qi-Shi-Tsu reprit espoir et sortit l’engin dans la cour, à l’ombre d’un palétuvier de 4 ans. C’est ce que lui avait recommandé le Grand Sage consulté la veille. Le résultat serait stupéfiant, surtout si en même temps, il passait en boucle sur son Té-Paz la chanson de Pauline Carton et de René Koval : sous les palétuviers. clic

S’étant mis en quête d’un marchand qui possèderait ce trésor, QST arriva à la ville de Ki-Arroz après 62 jours de marche, tout essoufflé et avec 4 ampoules à chaque pied. Malheureusement, le disquaire avait vendu le dernier exemplaire la veille et QST revint bredouille au bout de 124 jours. Mais il gardait espoir. Il avait eu l‘astuce de mémoriser la chanson qu’il chantonna tout au long du trajet de retour pour se donner du courage et surtout pour ne pas en perdre les paroles : Ah ! sous les pa pa pa, sous les pa, les létu, sous les palétuviers ...

QST ressortit du grenier son habile montage et décida, sur les conseils du Grand Sage, de l’installer sous l’Arbre Sacré de la cour. Mais il n’en eut pas le temps, car une énorme averse s’abattit soudainement sur lui et le transperça de la tête jusqu’aux pieds. Affaibli par son long voyage, il n’eut de recours, pour sa survie, que de se mettre au lit, où il demeura pendant plus de 40 jours.

Qi-Shi-Tsu eut du mal à s’en remettre, et lorsqu’il fut guéri, on s’aperçut que sa mémoire avait faibli, la preuve, il ne se souvenait plus pourquoi il avait construit son instrument. Il en fit le don à un scientifique du village qui le dota d’un mécanisme génial destiné à prévoir les averses (mais non à les supprimer).
On l’installa sous le palétuvier de la grande place, pour le plus grand bonheur des habitants. Entre temps, une campagne participative lancée sur Internet pour financer la sonorisation de l’engin permit à tous d’entendre à chaque alerte la magnifique chanson qui fit la renommée de tout le village :

Ah ! Sous les pa pa pa, sous les pa, les létu, sous les palétuviers ...

 

*Thierry Rocher dans La revue de Presse , émission transmise tous les 15 jours sur une chaîne française cablée

 

 

Le blog de Cloclo

16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 10:40

sujet 34/2018 - clic

Un monde virtuel de mandalas nous emporte. nous voici voués d'office à la méditation.Yang ou Yin, la pensée profonde submerge chacun. Le mandala éveille nos conscience de part sa pratique spirituelle. Jung pense que l'inconscient tourmenté peut générer spontanément des mandalas. "Ces derniers symbolisent la descente et le mouvement de la psyché vers le noyau spirituel de l'être, vers le Soi, aboutissant à la réconciliation intérieure et à une nouvelle intégrité de l'être". Le programme est copieux, mais c'est peut-être le pari de Pascal...Sable, calcaire, riz teint, fleurs fraiches, terre, tissu dessins à main levée, coloriage tout simple, le mandala mêle mystique et mathématique. Ces mandalas tournent, comme tourne la roue de la vie, représentée par la roue de fortune, dans le tarot de Marseille. Un changement s'amorce, c'est le sens du destin. De nouveaux points de repères se dessinent, il faut être attentif aux signes autour de nous.La roue est une invention humaine qui symbolise la créativité. La roue qui tourne, laisse augurer l'arrivée, ou le retour d'une belle énergie. Carpe Diem. Une seule solution : s'accrocher aux rayons de la roue, pour se laisser choir là où la providence nous sera favorable.
 
 
 
Le blog de France Lacoste
15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 07:22

sujet 34/2018 - clic

Rouets et rouages,

Harmonies des engrenages,

A l'infini, tissent la dentelle

Du temps qui file.

 

Le blog de JaclynO'léum

14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 16:39

sujet 34/2018 - clic

Je venais de copier 100 fois « Le rapport de transmission est le produit des nombres de dents des roues menantes divisé par celui des roues menées » quand le prof est revenu, ce prof de technologie qu'on surnommait 'Vice sans fin'.

Il faut dire que je l'avais cherché quand il m'avait interrogé sur la crémaillère, j'avais raconté la teuf qu'on avait faite dans le nouvel appart de ma nana.

J'entends encore son rire chevalin et je revois sa denture à chevrons due sans doute à son amour exagéré des Citroën !

 

En voulant jouer au plus malin j'avais mis le doigt dans l'engrenage et hypothéqué mes chances à l'examen d'autant plus que le sujet portait sur les moulins à vent !

Pour moi qui roupillait au dernier rang, un Pignon c'était un con qu'on invitait dans un dîner pour se foutre de sa gueule, alors les moulins avant...

Les moulins avant c'était comment ?

J'ai repensé à Don Quichotte, brodé un truc sur sa meuf Dulcinée Sancho Panza mais rien sur les rouets, les alluchons, la lanterne et le hérisson, des mots moyenâgeux qu'utilisaient les meuniers Tudor, la gueule enfarinée et un bonnet de nuit sur la tête ; enfin c'est comme ça que je les voyais.

J'avais prié pour tirer un sujet sur l'arbre à came, j'aurais pu sortir ma science sur les drogues douces mais non... comment pouvais-je savoir combien de coups de pédales avait donné Virenque pour monter le Mont Ventoux soit 21 km en 2002 avec un rapport de 34/25, sachant qu'il avait eu 3 sauts de chaîne de 2 secondes chacun et un pneu dégonflé au 18ème kilomètre ?

 

Je sais, j'aurais dû faire profil bas avec mon prof, mettre de l'huile dans les rouages mais quand on a une dent contre quelqu'un...

 

 

Le blog de Vegas sur sarthe

14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 11:18

sujet 34/2018 - clic

Sur le pas de la porte, une femme tend l’oreille…
 
Engrenage
C’est un petit bruit familier qui lui plait
Trois petit tours et ça recommence
La nuit est tombée
Rien ne s’en va tout à fait
Il n’y a pas d’hésitation, pas de doute possible
Tout est guidé
Les souvenirs font place aux souvenirs
Crantés dans la mémoire
Ils nous bercent
Parfois nous plongent plus bas que terre
On désespère
On n’y voit plus rien
Que peut-on y faire ?
S’en défaire et partir en voyage
Libres
Derrière chaque craquement, chaque ride, chaque espace, chaque silence, sens-tu les bribes d’espoir, les sourires et la danse qui ne finira jamais de te propulser ?
 
Engrenage
J’ai cassé mes talons aiguilles
La soupe a tourné dans le plat
Mon châle est effiloché
Mon ami m’a quittée
Bavardages
Le temps a passé
C’est comme ça !
 
Engrenage
Sur la plage, un livre ouvert aux quatre vents appelle la lune en chantant
Pages mouvantes
Sable filant
Les étoiles clignent des yeux pour nous faire sourire
Engrenage
Avoir du cran, entendre le tic tac boum du cœur qui  nous donne courage
Apparent et constant
Etre sage
S’élancer
Oser
 
Engrenage
Arrêter la cadence banale ou infernale des contretemps navrants
 
Engrenage
La vie n’est que couleurs
Ça tourne, ça emporte le cœur
Le bonheur !
 
Seule, sur le pas de la porte une femme espère …
 
Tout est brouillon sous ses paupières
Lumière tendre, cristaux poudrés
Ça vacille
Les lueurs s’entrechoquent et saisissent son âme
 
Engrenage
Le temps passe pourtant, calmement, aujourd’hui comme avant
Ecoutez !
On perçoit un murmure dans le vent : «  Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte. »   Hébreux 3 .15
 
 
Vivez, riez, courez, dansez, louez, priez, les yeux fermés
Les sons pénètrent sans ombrage et l’amour jaillit en partage
A chaque instant
Donnez, aimez, prenez courage
Ah ! Que la vie est belle malgré les œillères qu’on croyait fixées sur les roues crantées des engrenages rouillés de nos flops et de nos ravages
L’horloge continue de tourner et nous élève vers les nuages
Présage
 
 
Le Temps avale et nous surprend
Les Cieux attendent
Aimants et sages…
 
 
Le blog d'Annick SB
 
14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 10:59

sujet 34/2018 - clic

Je me souviens que la petite rivière (qui devait se jeter dans l’Aube) qui passait par là était colorée par les rejets des teintureries voisines. J’ai connu plus tard certains de leurs cadres.

 

Aujourd’hui, l’eau est pure et limpide et il n’y a quasiment plus de teintureries. Heureusement que les cadres sont maintenant en retraite.

 

Avec toi, j’ai connu beaucoup d’usines. Comme toi, je les ai toutes aimées comme j’aimais celles de mon paysage d’enfance.

 

Toute la France en était truffée. Nous en avons connu beaucoup juste avant qu’elles ferment. Les habitants du centre ne sont plus gênés par leurs bruits qui se sont déplacés en périphérie ou ont disparus avec derrière eux des visages d’employés qui ont vu leur vie s’effacer avec des murs et des machines.

 

Avec toi, j’ai appris le fonctionnement des machines, des centrales d’épuration, des rouages, tout ce qui pour moi était du chinois.

 

Je savais que le nucléaire était une énergie très peu polluante mais tu m’as expliqué qu’il y avait des tours de refroidissement aussi dans les centrales thermiques.

 

Tu m’as appris les différentes sortes de barrages dont j’aimais déjà la trace dans les paysages

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 19:08

sujet 34/2018 - clic

J’ai toujours été fasciné par les rouages

S’imbriquer ainsi et tourner

Ne jamais dérailler tourner

Toujours dans le bon sens tourner

Ne pas s’arrêter, tourner

Tourner ainsi pour faire quoi

Rien, juste tourner

Tourner le dos à la droite à la gauche

Tourner les roues

De la fortune

Du hasard

Regarder tourner la roue

Ne pas importuner Fortuna

Tout faire pour qu’elle reste de bonne humeur

J’ai de la chance je crois

Ma roue n’a jamais eu la grippe

Une roue grippée 

Et c’est la catastrophe

Tout s’écroule

Chaque engrenage tombe en malchance

Pour que tout baigne

Il faut de l’huile

Mettre de l’huile

Mettre de l’huile dans les rouages

Permet au mouvement de se la couler douce

De tourner dans la bonne direction 

Ne pas s’affronter

Pour que la planète tourne encore

Il faut que les rouages chinois russes européens africains américains…

Soient bien huilés

L’huile du régime crétois est la meilleure

Elle donne force et longévité

Fortuna peut remballer son matériel

Les rouages du destin de la terre

Ont trouvé les couleurs du bonheur

Couleurs rasta 

Et en plus le bleu le gris le violet le marron

Pour faire moins fanfaron

Voilà pourquoi le petit prince est arrivé 

Sa mission penser chaque rentrée à mettre de l’huile...


« Mets de l'huile petit homme dans la vie, il faut que ça glisse
De l'huile petit homme, écoute, écoute
Mets de l'huile petit homme dans la vie, il faut que ça glisse »

 

(clic)

 

 

Le blog de Jamadrou

13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 16:41

sujet 34/2018 - clic

Lorsqu’il naquit, ce beau bébé en parfaite santé était roux. Bien que surpris, tous les membres de la famille élargie s’accordèrent à reconnaître que ce petit minois parsemé de jolies tâches de rousseur et cette tignasse improbable d’une couleur hors du commun se mariaient bigrement bien avec les grands yeux noirs en amande du nourrisson…

 

Surprise générale en effet car, aussi loin que puissent remonter les recherches généalogiques, tous les ancêtres étaient chinois. Ainsi commence l’aventure de Roux Lee que ses parents nommèrent ainsi pour tenir compte de sa particularité.

 

Mais l’histoire de Roux Lee devait connaître bien des péripéties…

 

A peine avait-il ouvert les yeux sur le vaste monde que le taxi qui le ramenait de la maternité dans les bras de sa mère perdit une roue.

A l’école élémentaire, alors que tous ses camarades de classe y parvenaient, notre petit chinois ne savait pas faire la roue.

Il eut tardivement la rougeole et se fractura un doigt en tirant un verrou.

A l’université, il se laissa pousser des rouflaquettes pour séduire une jeune roumaine qu’il épousa dans la foulée.

 

Le jeune couple s’installa au Pérou mais, très vite, la routine s’installa… Alors, Roux Lee qui avait hérité de ses ancêtres sagesse et détermination décida de tout tenter pour sauver ce bien précieux qu’est l’amour. Il prit une roue de taxi, des boutons de rougeole, un verrou et des rouflaquettes et les imbriqua tous dans un savant montage. Étant enfin parvenu à faire la roue, il fit une suite impressionnante de figures autour de son montage dont il actionna les rouages en invoquant des divinités tour à tour chinoises, roumaines et irlandaises : « Par Rouletabille, Rougeoyante, Rouspéteur, Courroux, Roublard et Roudoudou, faites que nous soyons heureux et que nous ayons beaucoup d’enfants, comme dans les contes d’antan ! »

 

Il faut croire que cela marcha car Roux Lee sauva son couple et devint à son tour papa d’adorables bambins roux aux yeux noirs en amande. Au fait, j’oubliais, l’heureuse épouse et mère se prénommait Frou-Frou et savait faire la roue. Ce qui change tout.

 

 

Marie-Clotilde Paillasson

 

13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 13:46

sujet 34/2018 - clic

Usine, des temps modernes,
 
Ouvrier pris dans son rouage, à la chaîne,
 
Monde industrialisé...
 
Voyez comme on cadence, encore et toujours
 
En mode trois huit, la boîte ne dort jamais... !
 
 
 
C'est pas chinois
 
Le même geste, répétitif, machinal...
 
Pour une paie, qui ne l'enrichit pas,
 
Juste un gagne-pain
 
Et quelques plaisirs, modestes...
 
Les heures passent, mécaniques,
 
Monotones,
 
Charlie boulonne, boulonne, boulonne
 
Automate pathétique...
 
 
 
Ça le gave
 
Mais que faire d'autre, pauvre chose
 
Esclave
 
De la machine qui s'impose, impose...
 
 
 
Arrive la dépression nerveuse, le burn-out,
 
Charlie, un fait divers
 
Aux chiens écrasés... !
 
 
 
Il boulonnait, boulonnait, boulonnait...
 
L'usine l'a déboulonné !
 
Paix à son âme...
 
On n'écroue pas les patrons
 
Bienfaiteurs du prolétaire...
 
 
 
Le blog de Jill Bill
 
13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 11:00

source image : Wikipédia

Le mot à insérer facultativement est : CHINOIS

 

Les textes, avec titre et signature, sont à envoyer à notre adresse : les40voleurs(at)laposte.net

Mode de fonctionnement du blog : clic

 

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Bonne semaine,

 

 Mil et une

11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 06:14

sujet 33/2018 - clic

Deux amies …

 

- Beau, M ? Non mais tu rigoles, t’as vu sa dégaine ? 

- Mais non, pas lui, Bo ! 

- Quoi, Bo ? 

- Ben, Bo aime ! 

- Hein ? qu’est-ce que t’es en train de me dire, là ? Bo est amoureux ??? 

- Ah ben dis donc, il t’en faut du temps pour comprendre ! 

- Mais comment ça se fait ?

- Ben, ça lui est tombé dessus tout à coup subitement soudain…

- Ah !

- Et … euh… tu veux pas savoir de qui il est amoureux ?

- Non.

- Ah !

- Non, trois fois non !

- Oui, bon, d’accord, mais pourquoi ?

- Parce que je suis foncièrement jalouse.

- Ah ! Et….. ?

- Et s’il est amoureux d’une autre, il se sentira obligé de me le dire car Bo ni ment, ni triche !

- Boniment ?

- Boni ment ?

- Mais non, pas lui …

- Bon, écoute, fatiguée, là, très fatiguée ! A mener cette vie de bohème toute la semaine, j’ai pas eu le temps de récupérer, je vais me faire une camomille et aller me coucher…

- Et en cas d’insomnie,  n’oublie pas de faire une ligne de beaux M sur ton cahier d’écriture dans le courant de la nuit, ça saute moins haut qu’un mouton, un M, mais ça aide à dormir. La preuve : Morphée commence comme Mouton.

 

 

Marie-Clotilde Paillasson

 

10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 09:43

sujet 33/2018 - clic

Un pauvre crocrodile se lamentait : Sa tendre et chère avait été captivée et dépecée. Elle avait fini en chaussures et tiroirs de bureau.

Il décida d’aller trouver la justice. Les policiers présents lui rirent au nez.

-         « Eh ! Bouffon ! De quelle couleur les tiroirs ? Verts ? »

Les yeux remplis de larmes, il alla trouver la religion.

 - « Bonjour mon fils lui dit le prêtre, combien mettras-tu dans ma corbeille pour que je recommande l’âme de ton épouse au Seigneur ? »

De plus en plus triste et décontenancé, le crocodile décida de s’en remettre aux hommes de pouvoir. Un prédateur à deux pattes le fit entrer dans le bureau du ministre de la Santé.

- « Bonjour mon cher concitoyen, que puis-je faire pour vous ? »

Le crocodile lui raconta ses malheurs et le sort horrible que sa chère et tendre avait subi. A la fin de son exposé, le ministre lui répondit :

- « Je vais en référer de ce pas à notre cher Roi qui est très pris en ce moment à cause d’un remaniement ministériel.  Mais soyez sûr qu’il va vous répondre rapidement et vous trouver un dédommagement conséquent, par égard à votre chagrin. »

 Rassénéré, le crocrodile rentra chez lui. Il guetta le facteur pendant de longs jours. Mais au bout de six mois, il comprit qu’il avait été berné.

Fou de rage, il se dirigea vers la plage. Un groupe de deux pattes devisait gentiment.

Il chercha le plus gros, le plus poilu, le plus idiot de la bande. Un « m’as-tu vu » était en train de raconter ses exploits avec force détails et moulinets dans l’air.

N’écoutant que son courage et malgré son cœur brisé, le crocodile fonça sur le guignol et l’avala tout cru.

 

D.S

9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 09:03

sujet 33/2018 - clic

Les tiroirs renferment des secrets qu’il vaudrait mieux parfois trahir. Ceux-ci m’attiraient depuis l’enfance, par leurs couleurs, leurs dessins, leur beauté, leur diversité. Mais ayant fait vœu d’obéissance, à l’âge de 9 ans, auprès d’un vieil abbé de la famille qui me l’imposa avec douceur mais aussi avec beaucoup de fermeté, je tins la promesse de ne jamais les ouvrir, jusqu’à ce jour proche, qui fut pour moi une délivrance, mais aussi, on s’en doute, une petite mort.
 
Ai-je eu raison, ou ai-je eu tort ? J’appris ainsi bien des choses sur ma naissance, et surtout avec effroi que ma mère n’était pas ma mère et que mon père ne l’était pas non plus. J’ai subitement compris bien des choses. Pourquoi ils m’enrobaient jour et nuit de leur sirupeuse tendresse et de leur constante protection, pourquoi ils avaient si peur de me voir traverser la rue ou monter seule la côte pour aller à l’école. Pourquoi ma mère, au coeur tendre mais à l’esprit retors me lançait parfois des piques acerbes que je ne parvenais pas à décrypter, et pour cause.
 
En ce temps-là, les orphelins de guerre étaient nombreux, ils passaient, bien rangés deux par deux, dans les rues de la ville, et ma mère me les désignait du doigt en disant : tu vois, ceux-là n’ont pas eu de chance, personne n’a voulu d’eux…
 
Mes parents sont morts en emportant leur secret. Et peut-être aussi leur remords ? Le silence serait-il moins coupable que le mensonge ? Et la vérité plus cruelle ? Souvent, je m’interroge en admirant cette belle œuvre d’art qui me nargua pendant tant d’années sans que j’éprouve le moindre soupçon quant à son contenu et n’aie l’idée un seul jour d’en tirer un aveu.
 
Il est trop tard aujourd’hui pour en vouloir à quiconque. Mais le seul conseil que je puisse donner : ne gardez jamais en vous ce genre de secret. Parlez à vos enfants, en toutes circonstances, d’une manière franche et sans rien leur cacher, ils ont droit, dès leur plus jeune âge, à l’entière vérité. Soyez certains qu’ils seront toujours assez forts pour l’entendre.
 
PS J’ai mis la commode en vente sur Internet. En espérant qu’un jour elle cache en ses tiroirs de très beaux, doux et tendres secrets.
 
 
Le blog de Cloclo
8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 19:29

sujet 33/2018 - clic

Mon mari est particulier, charmant mais toujours inventif, créatif, fantaisiste, hyperactif.

 

Alors que j'étais partie en Sicile un mois durant, pour faire une étude sur les volcans, particulièrement sur les éruptions du Tromboli, il me dit au téléphone "Ne t'inquiète pas Chouchou, je vais m'occuper, en faisant quelques travaux dans la maison en t'attendant". Justement c'est bien cela qui inquiétait ! Il avait déjà massacré le jardin potager, repeint en vert basque la baignoire de sa mère, repeint aussi les volets de sa maison de couleur différente sur chaque ensemble.

Dès mon retour, il m’annonça "tu vas être surprise, j'ai bien travaillé, c'est chouette ! Chut..." Et l’œil rieur et satisfait, il amorça le virage qui nous emmenait chez nous.

Cérémonial dès l'entrée, "ferme les yeux chérie" et avance vers le séjour". Le séjour, 50 m2, déco ultra moderne, un havre de paix. "Ouvre les yeux !" "My god ! Mieux vaut voir ça qu'être aveugle !" "ça te plait ?" Connaissant son hyper susceptibilité, je m'empressais de formuler un timide "c'est original". Il rebondit avec un "t'aime pas ?" Je l'assurais que si, bien sûr, j'aimais, mais qu'il faudrait que je m'habitue, ça fonçait un peu la pièce, tous ces carreaux colorés en marron et bleu, certes avec un joli rappel de doré. Rassuré, il m'annonça un apéro au champagne pour fêter mon retour, et le nouveau look de notre maison. J'étais catastrophée, je demandais d'une voix épuisée "tu as fait d'autres pièces dans ce style ?", "non, j'ai pas eu le temps, mais si tu veux je m'y remets dès la semaine prochaine". Je questionnais alors sur l'utilité des boutons qui ornaient ça et là plusieurs carreaux, il me répondit que c'était pour valoriser l'ensemble, "car il faut éviter la monotonie dans un décor en le ponctuant diversement". Après le 4e verre de champagne, raz bord chaque verre, j'ai osé faire remarquer qu'avec toutes ces petites fleurs et petits ronds colorés, ça n'était pas vraiment monotone. Il me répliqua vivement que c'était pour "approcher le décor Marocain". "Ah !" me dis-je en plaignant illico les habitants du Maroc. Je passais une nuit atroce, des monstres marrons et bleus tentaient de m'étouffer, j'avais une crise d'hypertension. Je lui fis remarquer le lendemain matin, qu'il y avait des taches ici et là, "on dirait des chats, tu sais bien que je suis allergique aux chats". Il en convint et me promit de chercher une solution. Lors du divorce, il se plaignit au juge de mes exigences constantes, de mon mécontentement permanent, alors qu'il se donnait un "mal fou" pour me rendre la vie amusante.

 

J'ai accepté sans problème qu'il conserve la maison.

 
 
 
Le blog de France Lacoste 
 
8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 16:42

sujet 33/2018 - clic

 

Bohémien, parmi tant d'autres, de tous les mai 68, je rêvais d'en être le seul à papillonner. Je m'encanaillais dans les bars simili-louches et les rues (les moins) bourges.
Et nous y croyions dur comme fer; c'était dit nous allions le changer d'une pichenette, ce monde fou et cruel que nous découvrions en lisant Hara-Kiri.
Mais chacun de nous est le Bohémien de l'autre. Le Manouche n'a rien à envier au Gitan, ni le Romanichel au nomade, au Tzigane, au Zingaro. Chacun doit vivre sa vie, et moi aussi, moi le Gadjé.
Ecoutons-les un peu, ces autres gadjés : "Tiens, vlà les Manouches ! Rentrons nos poules et nos femmes" ..... ? les imbéciles.
Les forains, les saltimbanques sont mes guides, mes maîtres de sagesse.
Les plus beaux faiseurs de rêves étaient autrefois, en Bretagne, les "Termajis"*, enchanteurs des soirées sans télévision, en famille, qui illuminaient des moments sacrés …
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*Les termajis montraient et expliquaient des objets jamais vus, même à l'école. Des objets qui écarquillaient les yeux des enfants, bien sûr, comme ces carrousels lumineux dans lesquels tournaient sans fin des chevaux de cirque : les lanternes magiques. La quasi-totalité des Bretons, à cette époque, ne comprenait pas du tout le français, alors cela fit que l'objet fut assimilé à son manipulateur …
 
 
Le blog de Loïc 
7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 10:43

sujet 33/2018 - clic

S'il en est qui changent souvent de secrétaire – à l'instar du businessman de Starmania – pour moi c'était le premier et je ne voulais pas me tromper.

On confie suffisamment de secrets à celui-ci pour ne pas vouloir les partager avec le premier venu.

Les yeux brillants de passion, le vendeur passa une main experte sur l'un des nombreux tiroirs de l'objet en question.

Il avait pourtant dû en caresser des essences de bois dans sa carrière mais il y prenait un plaisir non feint...

Derrière la petite façade de bois exotique je crus percevoir des cris aigus et courts comme ceux que pousse la tortue Eretmochelys imbricata qu'on appelle communément caret et que j'imaginais plutôt dans les eaux chaudes d'un lagon que dans les sombres officines d'antiquaires.

Il me sembla même que les écailles prisonnières du bois s'animaient sous la caresse du boutiquier.

 

Il ouvrit ensuite un second tiroir, laissant échapper d'autres bruits incongrus, mélange de barrissements d'éléphant et de cris de morse et de rhinocéros ; il le referma en soupirant et dit pour tenter de me rassurer : »Vous verrez, vous vous habituerez avec le temps»

 

Le tiroir suivant incrusté d'ivoire fossile s'ouvrit tel une gueule de mammouth avec un fort accent sibérien et si je ne comprenais pas les mots, j'en devinais le message.

 

Plus discret, le tiroir suivant s'offrit silencieusement mais l'odeur du corozo, de l’ivoire végétal arraché au palmier à ivoire Phytelephas qui pousse dans les forêts amazoniennes ne m'échappa pas. Le vendeur résigné se pinça le nez en refermant la case odorante.

 

Puis ce fut le tour d'un tiroir criard et exubérant, orné d'os du casque corné d'un pauvre cacatoès indonésien que le vendeur eut toutes les peines du monde à refermer. Il transpirait abondamment – le vendeur, pas le cacatoès – voyant s'éloigner ses chances de se débarrasser de son exotique et non moins récalcitrant secrétaire.

 

Si les deux tiroirs suivants – plus banals que banaux – étaient ornés d'os de bœuf et de mouton, les derniers plus sauvages à l'ouverture sentaient le cervidé, la corne de cerf ou de chevreuil. 

L'antiquaire les referma d'une pichenette dédaigneuse pour s'intéresser à ce qu'il me présenta comme la perle des tiroirs, un décor de nacre issu d'huîtres perlières alternant avec le troca, escargot de mer polynésien économiquement plus avantageux.

 

Si l'antiquaire enlacé au secrétaire jouissait en silence, je n'osais lever les yeux sur le dernier tiroir, un joyau incrusté de corail extorqué clandestinement aux mers chaudes de Chine, d'Indonésie ou de Méditerranée selon la bonne fortune de son prédateur.

Je me reculai pour apprécier ce qui allait devenir mon secrétaire pour la vie et je réalisai que c'était lui qui m'observait. Il s'en dégageait une respiration, un halètement, un concert de plaintes muselées aux accents à la fois bovin, caprin, ovin, marin, sous-marin et antédiluvien qui me donna la nausée.

 

Je ne sais pas ce qui m'a pris de demander : »Savez-vous s'il y a un IKEA dans le coin ? »

 

 

Le blog de Vegas sur sarthe

6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 19:10

sujet 33/2018 - clic

Quand j'avais trois ans, j'ai dit: "Quand je serai grande, je serai une chimère, cette créature fantastique avec une tête de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent, qui crache le feu et dévore les humains. En fait, ce n’était pas tant à cause de son corps ou de ses pouvoirs maléfiques mais plutôt à cause de mon grand-père Gérard de Nerval, célèbre notamment pour ses « Chimères. » -Mais, Gérard de Nerval ne peut pas être votre grand-père puisqu’il n’a pas eu d’enfant ? Et donc encore moins de petit enfant. On dit même qu’il n’a connu aucune femme(bibliquement). - « On » est un imbécile et n’était pas là pour « tenir la chandelle » lorsque mon grand-père était avec Jenny Colon ou Adrienne. J’ajouterais que c’est mon rêve et que j’ai le droit de rêver à ce que je veux. - N’est-ce pas révélateur que la chimère soit aussi dans le langage courant une illusion ? - Je me fais peut-être des illusions mais, même si Gérard de Nerval n’est pas mon grand-père biologique, il est au moins « mon grand-père d’âme… » J’aurais aimé être sa petite-« fille du feu » et traverser avec lui « la porte d’ivoire ou de corne » qui sépare le monde réel du monde imaginaire et irréel, l’aider à maîtriser « l’épanchement du songe dans la vie réelle » qu’il a connu avec « Aurélia. » Ainsi, j’aurais pu partir avec lui et un écritoire pour le « Voyage en Orient » en passant par l’Allemagne et rencontrer sa « Lorely. » Il m’aurait fait découvrir « La Bohème galante » (N’allez pas me dire que ce titre est celui d’un puceau ?…) J’aurais visité avec lui les « Petits châteaux de Bohème. » Il m’aurait chanté des « Odelettes » dans « Une allée du Luxembourg. » Nous aurions monté ensemble « L’Imagier de Haarlem », « L’Alchimiste » ou « Léo Burckart. » J’aurais été auprès de lui quand il traduisait le « Faust » de Goethe ou « Poésies allemandes. » Comme mon « grand-père d’âme, je me suis intéressée aux « Illuminés, » aux sciences occultes et à la théosophie. J’ai fait mienne la théorie des « Correspondances. » J’ai tenté de transformer mon feu destructeur pour le transformer en « Alizée. » La part de moi qui est devenue chimère vous salue. 

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte 

6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 13:07

sujet 33/2018 - clic

S’incruster
 
Entre l’ivoire l’acajou l’ébène
 
Décorer
 
Pour mieux étonner
 
L’écritoire est devenue bijou
 
Sa petite taille permettra de l’emmener en voyage
 
Elle sera toujours prête
 
Au service de celui pour qui
 
La beauté d’un tel meuble d'une telle réalisation
 
Est source éternelle d’inspiration
 
L’écriture sera ainsi
 
Compatible avec une vie de bohème
 
Les mots s’incrusteront sur la page
 
Ils seront marqueterie minutieuse
 
La poésie sera couleur du travail bien accompli de l'ébéniste
 
Elle sera bien lustrée, brillante
 
Le roman décrira la vie dans ce faubourg St Antoine où chacun riche ou pauvre se sent relié par cet amour du bois, matériau noble et magique.
 
Oui, dans ma boule de cristal telle une bohémienne je vois une belle œuvre s’écrire au fil du temps
 
Écoutez bavarder ceux qui ont permis à ce magnifique secrétaire de traverser les siècles avec toujours autant de force et d’élégance.

 

 

 

Le blog de Jamadrou

6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 12:57

sujet 33/2018 - clic

Ma darling,

J'ai enfin... UN secrétaire !

Je puis vous le dire, ce n'est pas un secret...

 

Un secrétaire, dites-vous...

Est-il charmant, au moins... ?

 

Comme un anglais...

Il a de l'âge, et de l'élégance...

Son habillage date,

Mais il a su me plaire...

 

Oh savez-vous, l'habit ne fait pas le moine !

 

 

Certes !

Pour certaines il ferait bohème...

 

L'important, son e ffi ca ci té !

 

Il l'est, comme le meuble à tiroirs...

 

J'ai hâte de faire sa connaissance, chère amie...

 

Oh pour me le piquer, il l'est déjà, aux vers !

 

Ah vous et votre humour ! Hi hi hi...

 

Passez donc prendre le thé

Un de ces five o'clock ma darling...

 

Volontiers !

Mon secrétaire est si laid

Que je n'ai su en faire mon amant, entre nous...

J'imagine déjà le vôtre, si glamour...

Peut-être pourrais-je vous le... « racheter » !?

 

Pour faire la chose, dessus, moui, mais avec !?

 

Ah vous et votre humour, hi hi hi...

 

 

 

Le blog de jill bill

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