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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 10:15

 

Un jour le docteur Friend en eut assez de ces patientes statiques, posées sur son divan, pendant qu’assis derrière il rêvait de mouvements. Il décida alors d’exercer son art à la patinoire, faisant objet d’étude la façon de nouer les lacets des patins. C’était aussi, faut-il le dire, l’occasion d’observer les genoux, les cuisses, les jupettes, et ce qu’il y avait dessous. Comment allait glisser celle qui levait haut la jambe pour lacer ses bottines ? Quel complexe cachait celle qui se repliait pour nouer la rosette ?

 

Il s’était aperçu qu’une fois sur la glace, le Moi disparaissait, et dans la grâce s’épanouissait le Soi. Lui-même ayant toujours été incapable de garder l’équilibre sur la moindre surface glissante…


Nounedeb

26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 18:02


Instantané fugace
de moments heureux
sur patins à glace.
Quand dans l'illusion
les corps harmonieux
les corps en fusion
bonheur contagieux
dansaient sublimés
juste des corps
la tête vide
habitée encore
par le geste avide

Instant où s'efface
la morosité
des journées si lasses.
Fragments éclatés
de ces souvenirs
de sérénité.
Leurs rêves d'avenir
à leur dure réalité
se sont fracassés
en morceaux menus.
Mes oiseaux blessés
Qu'est-il advenu
de vos appétits
à votre naissance
de croquer la vie ?
Qu'est-il advenu
de vos espérances ?

 

Jeanne Fadosi 

25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 15:55
 
Tout ce que j'voulais c'était l'emmener dans la bagnole de mon vieux - la Studebaker avec le back seat en cuir rouge – pour aller faire une virée au dessus d'la plage d'Ocean side.
C'est ça qu'je voulais et son p'tit cul aussi... vu qu'ses p'tits seins j'avais déjà eu l'droit d'y toucher.
Oh pas longtemps, à peine de quoi frôler ses tétons durs sous le teeshirt moulant.
Ses vieux lui autorisaient qu'une seule chose, la patinoire Ice Arena à San Diego, à condition qu'y soient là aussi.
Et y z'étaient là – elle avec un bitos ridicule et lui avec une tête de proviseur à la retraite - bien assis à boire leur café-crème, à grignoter leurs cookies au bord de la piste et surtout à la couver du regard comme des piafs au bord du nid.
Elle avait réussi à m'y traîner, parce que ça la f'sait marrer d'raconter aux copines que j'm'appelais Axel !
Elles avaient parié entre elles à qui ferait le saut le plus haut !
« Vas pas t'casser la gueule » j'lui ai dit en serrant son bras discrètement.
« Ca risque pas » a t-elle répondu en riant « j'ai pas mis de culotte ».
 
J'étais pas du genre à patiner, enfin pas comme ça, alors j'me suis assis comme un gland dans les gradins avec ses vieux en point d'mire et sa jolie tunique rouge qui virevoltait comme personne sur la glace.
J'aurais voulu virevolter avec elle pour un temps, mais j'étais pas du genre à patiner.
Et puis y'a ce malabar qu'est venu tourner autour d'elle avec son pantalon golf ridicule et sa cravate.
Ses vieux faisaient la gueule, surtout la mère qui s'était levée brusquement en renversant sa tasse, et moi aussi j'faisais la gueule.
Personne avait l'droit de virevolter avec elle, même si j'en étais pas capable moi-même.
Sûr que le malabar savait qu'elle avait pas d'culotte et quand il l'a serrée encore plus, j'ai vu rouge... le rouge de la tunique d'abord et puis sa grosse figure à lui, son regard étonné et ensuite plus rien.
 
Y'avait pas mal de rouge sur la glace, le même que sur mes poings mais les patineurs avaient disparu.
On m'avait relevé tant bien que mal ; j'avais le nez en sang mais j'voulais juste qu'on m'foute la paix.
Sur une civière y'avait un gonze en pantalon golf et cravate qu'était un peu rouge lui aussi.
Je la cherchais du regard au bord de la piste, elle et ses vieux endimanchés mais y'avait plus grand monde, juste ceux qui m'empêchaient d'partir.
J'me suis barré... j'ai toujours été doué pour me barrer dans ces moments-là.
Sur le parking, y avait plus la Studebaker non plus. J'allais m'faire tuer en rentrant à la maison mais j'm'en foutais.
 
Vegas sur sarthe
25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 15:48

 

Cette petite a de l’avenir ; exactement comme moi au même âge. Il faut absolument que je lui envoie mon agent. Je lui enseignerai tout ce que je sais. Ah, revivre ces jours merveilleux, la fièvre des compétitions ; le podium, et cette médaille d’or aux Jeux Olympiques. Oui, je vais faire d’elle la star de la glace. Elle en a tout le potentiel.

Qu’est-ce qu’elle fait là, la mémé en vison ? Elle pouvait pas aller s’installer plus loin ; ou dans un salon de thé, à grignoter des petits fours. Non, il y en a, il faut qu’ils soient aux premières loges ; si elle pouvait, elle aurait fait mettre sa table sur la patinoire. Mais, qu’est-ce qui m’arrive ? Zut, je dérape, j’ai loupé mon axel, je vais atterrir dans…, oh, non, pas ça ! Pas dans son assiette de petits choux !

 

JaclynO'Léum

25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 08:18

 

Regarder les évolutions des patineurs, c’est un peu comme regarder un aquarium et ses poissons voltigeurs, un âtre et ses flamboiements danseurs, écouter une grande musique et ses vibrations de Callas, un ressac de plage aux intonations fugaces ; cela a un côté hypnotiseur, enchanteur, improbable, mystérieux, grandiose, et nos regards n’ont jamais de conclusions de fin d’image. Nos sens dérivent aux vents des impressions tumultueuses qui nous assaillent ; c’est un bercement incessant, une ivresse sensationnelle. C’est de l’empathie truculente…

 

S’attabler au concret d’un thé, à son parfum ceylanais, mais succomber très vite au ballet multicolore en écoutant les lames découper, émietter et lécher la glace. Les patineurs… Les regarder s’immoler par le froid, à la vindicte brûlante des moqueurs, mais les voir ressurgir vainqueurs à chaque circonvolution, à chaque enhardissement, à chaque sourire prometteur. Ils se retrouvent sur la glace pour la briser et tels des brise-lames, ils s’élancent au diapason de leur cœur en déséquilibre. Inspirés, ils opposent légèreté, aisance, fluidité, liberté, souplesse à rigidité, claustration, lourdeur, épaisseur, maladresse. Ils lèvent la jambe, ils cherchent la position gracieuse, ils glissent sur le fil de leurs patins, ils soulèvent l’intérêt des promeneurs circonspects. Ils s’appareillent de mimiques aux allures d’enjouées chorégraphies, subornent l’équilibre jusqu’à défier l’intransigeante pesanteur et s’affichent un instant, statues, muses, figures de proue, danseurs étoile à nos regards pervertis.

 

L’envoûtement, ha, l’envoûtement… C’est rire des premiers pas sur la piste, d’une glissade malencontreuse, d’une rhétorique alambiquée, mais c’est applaudir à la figure de haute voltige, à la poésie d’une révérence osée, aux pouvoirs divinement séducteurs de deux corps entrelacés. C’est additionner les superlatifs, c’est conjuguer à l’infinitif ces élans de glace, c’est traduire les moindres événements et les décerner muettement aux récipiendaires évoluant sur la piste. C’est subir l’intense frénésie de leur gestuelle harmonieuse ou anticiper leur prochaine circonvolution licencieuse.

C’est admirer la galerie de leurs tableaux éphémères, la perfection d’un geste, le subreptice vertige, le pli sévère d’une jupe, le galbe d’une jambe, la réserve conditionnée, la cuisse déifiée. Sans attendre le nord du mois de juillet, ils se produisent, ces conquérants, en couple, en solo, en virtuoses, en démonstration, en novices, en saltimbanques, mimant l’Aventure avec des effets de noctambules mais arrondissant l’amplitude de la glissade à une vraie prouesse de funambules.

 

Comme des signatures de grand voyage, ils créent leurs arabesques volages en laissant pourtant leurs empreintes ciselées sur la glace, aux sensations irréelles des spectateurs. Ils vainquent leur peur, dépassent les conventions, subjuguent l’auditoire, démystifient l’allégorie en y ajoutant des pépites de glace aux mille intonations pétillantes. Ils s’enroulent, ils s’enivrent, ils se troublent, ils se perpétuent, ils saisissent l’Instant magistral, la combinaison subtile de la Grâce et de la Perfection réunies, le temps d’un  soupir de Volupté.

 

Rougis de fraîcheur et d’effort, les joues piquées de fard mais l’âme encore en tourbillon, ils retournent sur la terre ferme, les patineurs. Ils tirent sur leurs lacets, ils s’inventent d’autres prouesses, ils caressent d’autres espoirs, reculant l’inéluctable à des sensations de Hardiesse parce que, la Vie, n’est-elle pas… une irrépressible glissade ?... 

 

 

Pascal.

23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 16:41

 

Elle glisse, danse, tourne et virevolte,
Si douée qu’elle en paraît désinvolte,
La patineuse.

Elle veut oublier sur cette glace,
La peur et aussi les menaces.
Sa tante Rachel si fort la presse,
Son oncle s’est enfui de Dresde.
Faut-il vraiment prendre au sérieux,
Cet homme éructant et bilieux ?
Qui peut attendre qu’en trente-six,
On puisse croire un tel salmigondis ?
Peur de l’autre et de sa différence,
Golem de toutes les souffrances ?
Encore partir à Brooklyn ou Manhattan,
Quand tout ici est si gai, si élégant ?
Elle veut oublier un temps ses tracas,
Dans son joli costume rouge magenta.

Alors elle glisse, danse, tourne et virevolte,
Non, vraiment, elle n’a rien de désinvolte,
La patineuse.

Lyne

23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 16:40

 

Ouf! Enfin terminé,  parquet très bien ciré

Ma maîtresse sera-t-elle satisfaite et navrée

De m’avoir fait, en ce jour,  autant travailler

Dimanche  jour du Seigneur : repos bien mérité ?

 

Elle se met à prier, à doucement rêver :

Demoiselle de bonne famille, elle va patiner

Souriante, gracieuse, sa jupe elle  fait voleter

Sous le regard coquin de son beau bien-aimé.

 

Sous ses pieds les patins font briller le parquet

Elle tourne valse vole et rit heureuse et transportée

Loin de sa vie de bonne à tout faire étouffée

Magnifique et fière comme un oiseau libéré.

 

Arrive sa patronne qui se met à hurler

« Esméralda je ne vous paie pas à danser

Là, sur-le-champ déposé votre tablier

Oust ! Votre journée ne vous sera pas réglée ! »

 

Jamadrou

21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 18:43
 
Pour tenir toute une après-midi sur la glace à peindre des michtons et des gonzesses qui patinaient - ne le répétez pas - j'avais deux trucs.
D'abord des chaussures cloutées et puis je mettais quelque chose sur ma glace... du whisky.
Quand on a vécu dans la promiscuité des bidonvilles de Kates Hill Dudley, on pense brassage, mélange, mixité, bref... un blended aux arômes complexes, fumés et de vieux chêne.
J'y aurais bien trempé mes pinceaux mais j'avais définitivement opté pour l'huile.
“A l'huile, t'es le meilleur” ne cessait-on de me répéter.
Si j'étais accro à l'huile, les rares fois où j'ai peint à l'eau c'était après que je me sois engagé à la Royal Navy en 39 et ça m'a pas trop réussi.
A l'époque y'avait pas d'autre champion de la patine que moi... je dis y'avait parce que ça c'était avant.
Avant qu'un bombardier allemand me foute sa bombe sur la gueule!
Faut dire qu'il faisait pas un temps à s'promener sur la côte, et puis allez vous couvrir avec un chevalet et des pinceaux!
J'ai même pas eu le temps de me peindre un camouflage; j'avais opté pour un kaki avec un peu de brun et de beige mais j'hésitais pour le vert... absinthe, poireau ou militaire?
Alors c'est tombé!
 
Fini de représenter les arabesques, les sauts de biche, les jupettes, les petites culottes et les airs pincés des patineurs.
Finis le thé brûlant et les cookies au bord de la patinoire.
Que c'est chiant de mourir quand on s'appelle Shakespeare.
C'était déjà pas facile d'exister quand on s'appelle Shakespeare... William à la rigueur, mais Percy!
Soyez sincère? Est-ce que vous seriez encore fier de votre Cézanne s'il s'était prénommé aneth?
 
Vegas sur sarthe
21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 15:00


Accompagnée de son jeune frère
De sa bonne mère,
Gardant vison sur le dos
Et mou chapeau,
Toute de carmin vêtue,
Ne passant point inaperçue,
Sa génitrice l'avait à l'oeil
Lisebeth...Un peu comme sur un seuil
On regarde s'éloigner
Sa jeune fille bien-aimée
Crainte du loup et fierté
De maman mêlés...
Ce jour-là, un thé, quelques biscuits
Pour le gamin, ah l'ennui,
Lisbeth en blancs bottillons
Sérieuse comme en compétition
Patinait en sauts de biche
Pour un jour être à l'affiche
Telle Barbara Ann Scott, la classe,
Qui ne la laissait pas de glace...
Monsieur Joe Brady
Le coach dandy
Laissait la mère sur ses gardes
Les mots des bavardes
Le fameux sucre cassaient,
Ah sait-on jamais... !
Dis m'an, on s'en va bientôt ??
Dans quelques sauts de lapin mon Toto !

jill bill 

21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 12:00
sujet semaine 9

Percy Shakespeare : clic

 

                                                              

20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 17:49
 
à titre exceptionnel nous relayons une info/pub susceptible d'intéresser certains miletuniens. En aucun cas Mil ne fera relai : si vous décidez de participer, il faudra contacter les organisateurs directement (références en fin d'article)
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message  des éditions Souffle Court
 
je me présente, je suis Elodie Plotton, je travaille pour M. Philippe Vieille, directeur des éditions Souffle Court. Cette structure est le fruit d'une passion, celle pour la littérature. Nous essayons à notre niveau de jouer un rôle dans la chaîne du livre, de promouvoir les auteurs ayant une belle plume et les textes d'idée. Amateur principalement de récits brefs et d’œuvres engagées, notre objectif est de fonder des projets qui ont un sens. Cela ne nous empêche en aucun cas de nous immiscer dans la littérature fantastique ou d'aller à la rencontre d'autres cultures.

Nous vous contactons suite à la visite de votre blog d'atelier d'écriture. En effet il nous a interpellé par sa complémentarité entre l'écriture et la photo, et c'est pourquoi nous aimerions pouvoir créer une collaboration avec vous. Nous effectuons de temps à autre des concours d'écriture afin de produire des recueils de nouvelles. Un thème est donné et les auteurs doivent s'y contraindre. Il y a peu de temps notamment, ce processus a permis de faire naître un projet en hommage à Marguerite Duras. Les textes imaginés ont alors fait revivre la mémoire de cette grande écrivaine.

De nouveaux projets sont en cours de réalisation. Nous voulions alors vous demander si vous seriez intéressé de rentrer en relation avec notre maison et de nous suivre dans nos projets en relayant les concours sur votre blog.

 

Concours de Nouvelles 2015 : RENAISSANCES

 

Après Martin Luther King en 2013 ("J’ai fait un rêve"), Marguerite Duras en 2014 ("Rencontres Extrêmes"), Souffle court éditions lance un nouveau concours de nouvelles francophones en hommage à Nicéphore Niepce né il y a 250 ans et inventeur de la photographie.

 

Intitulé "RENAISSANCES", un recueil collectif sera publié dans la collection l’Atelier en novembre 2015 et rassemblera une vingtaine de nouvelles inspirées de photographies. Cinq femmes photographes (Mathilde, Estelle, Christine, L. et Mlle Billy), nous offrent des pistes de Renaissances. Nous les en remercions vivement.

 

"RENAISSANCES", offrira ses pages à des univers narratifs exprimant le désir ardent de repenser le monde, de faire renaître l’espoir, de cultiver l’amour et la fraternité.

 

Chaque nouvelle (12 à 15000 caractères) :
a) Evoquera une « renaissance » ;
b) Comprendra la phrase suivante : Notre monde vient d’en trouver un autre (Michel de Montaigne) ;
c) Evoquera ou s’inspirera de façon clairement identifiable (proche ou lointaine, appuyée ou fugitive) de l’une des 5 photographies au choix visibles sur le site de l’éditeur
d) Concours ouvert du 28 février au 31 juillet 2015-02-15
e) Annonce des 15-20 auteurs retenus : 1er octobre 2015
f) Parution à compte d’éditeur fin novembre 2015

 

les photos proposées sont visibles ici : (clic)
 
 

 

19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 15:19

 

Une envie de changer de décor sans vous ruiner ?
Vous trouverez votre bonheur chez « Valentine’s home ».
Coussins de formes et couleurs variées à des prix imbattables, qui vous laisseront, même, de quoi vous acheter quelques roses.
Mesdames n’hésitez plus; offrez-vous toutes vos envies dans nos magasins.

 
Jaclyno'léum
 
19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 08:08

 

Où t’ai-je rencontrée ? A la Gare Montparnasse. C’était sur le quai du Paris-Brest. Belle inconnue, je t’avais aperçue te faufilant au milieu de la foule des voyageurs. Dans la cohue, tu émergeais, constamment éclairée par les subreptices éclats de soleil qui caressaient l’enfilade des verrières. C’est comme si ses rayons hâbleurs s’étaient dévolus à t’accompagner partout. Les jeux d’ombre et de lumière augmentaient ton rôle de séductrice dans les méandres de mon cœur chamboulé.

Engoncée dans une robe serrée, mutine, tu trottais de ton petit pas menu ; une ombrelle dans une main et ta petite valise dans l’autre, tu semblais empressée de rejoindre ta voiture. Sur le sol, chacun des claquements de tes talons était un feu d’artifice, un hymne à ma cadence suiveuse et les froufrous qui dépassaient de l’ourlet étaient de l’écume sauvage dans le ressac de ta marche.

Comment t’ai-je rencontrée ? Une de tes mitaines brodées est tombée sur le quai, puis l’autre. Tu semais tes petits cailloux blancs… Même si, en souriant, tu l’as nié, j’ai toujours pensé qu’ils n’étaient pas tombés par hasard ; tu m’indiquais ton chemin… A cet instant, j’aurais tué n’importe quel galant qui m’aurait devancé à l’appel de tes talents. Je les ai cueillis comme on s’empare d’un trésor inestimable et je suis parti à ta poursuite. Dans ton sillage courait un parfum enivrant de violette ; dans la douceur de ta nuque, les rubans de ton chapeau se mélangeaient d’ardeur avec les boucles d’or de ta chevelure. A la répétition de ta marche, ils semblaient danser ensemble une chorégraphie d’envoûtement, comme une baguette de jeune magicienne aux enchantements passionnels…

« Mademoiselle ?... Mademoiselle ?... »

Tu t’es retournée… Le Paradis existe ; sur le seuil du Bonheur, j’en admirais la clé. Je souriais benoîtement ; d’habitude timide et réservé, je m’étonnai de l’affront brutal fait à ton abordage. Cette voix étrange sortie de ma bouche, cette intonation rauque et musicale, cet accent intrépide et caporal, ce n’était pas moi. Par ton sortilège d’Amour, de la chrysalide de l’insignifiante chenille, je naissais papillon… J’écartais les antennes, j’ouvrais les ailes, je m’étirais sur les pattes, je gonflais le thorax, je rentrais l’abdomen…

Chaque parcelle de ton visage était un futur perchoir à l’appel furieux de mes baisers en suspension ; je voulais goûter le miel de tes lèvres, boire à la source de ta bouche, m’enivrer de ta salive farouche. La pâleur de ta peau détonnait avec tes joues rougissantes ; tes regards bleutés, tes quelques grains de beauté, tes dents nacrées, étaient autant de visions extraordinaires qui chaviraient mes sens d’explorateur transi. Sur cette fleur d’oasis, j’avais la soif d’un Croisé quand, enfin, il tient le Graal. J’étais comme un gamin affamé à qui on dit qu’il peut tout manger du gâteau de ses rêves…  

Paris-Brest, c’est quoi ? Un trajet, un nom de pâtisserie, une étape du Tour de France, un bête billet de train entre départ et destination ? Pour moi, ce fut le vrai début de ma Vie ; j’abandonnais l’habit casanier de la Routine et ses fermetures sans éclair ; usé de respirer pour rien, j’apprenais à soupirer pour tout et surtout pour toi. Sur ce quai d’aventure, j’aurais pu prendre un bateau, ou un avion, ou une fusée ou n’importe quoi qui puisse m’emporter avec toi, au bout du monde, jusqu’au fin fond de la galaxie profonde…  

Tu as reconnu tes gants, tu as souri, tu m’as traité d’élégant et tu t’appelais Marie. Pour ne pas couper cette hallucinante dialyse, je me suis emparé de ta petite valise ! Mais oui, je serai ton porteur, ici et ailleurs ! Je serai ton Pierrot, au boulet de la lune ! Je serai ton héros, ta bonne fortune ! Je serai ton angelot, bien plus fort que Cupidon, ce modeste enfant de cœur, au premier rang de ta tribune !...

Impatient, notre train en partance lançait déjà ses éclaboussures d’escarbilles orangées dans le ciel quand tu as tendu ton billet au contrôleur ; j’ai avancé le mien. Me voyant porter ton bagage, il a simplement dit : « Allez-y, messieurs-dames… » Il avait des dons de divination, ce prêcheur de destination…

Dans notre compartiment, chacun de tes regards curieux éclairait divinement la fenêtre et tous les paysages défilaient en couleur. Je t’observais dans le reflet de la vitre. Dans ces vitraux intemporels, Marie, celle de Notre Dame de Paris, avait bien l’aura ordinaire.

Tous les mots des dictionnaires ne sont pas assez forts pour exprimer ce que je ressentais pendant ce voyage. On pourrait tenter de les mettre les uns derrière les autres, les ajuster dans une configuration imagée, on pourrait les crier ou les murmurer, ils ne correspondraient pas à notre réalité.

On a bredouillé, on a parlé, on a surtout murmuré. Tu allais visiter une vieille tante aux accents bretons et moi, qui ne suis ni parisien, ni brestois, j’embarquais sur un chalutier de pêche au thon.

Mon Amour, à la Saint-Valentin de chaque année et depuis des lustres, nous refaisons le voyage Paris-Brest. Comme si l’on ne se connaissait pas, tu cours après la correspondance et tu laisses tomber ton gant. J’aime savoir à l’avance tout le bonheur de notre avenir et je cours pour ne jamais m’en départir. Avec quelques bises, je récupère ta valise et, sur la banquette, je te compte encore fleurette. A ton côté, les paysages n’ont pas changé ; nous avons traversé la Vie et profité de toutes ses couleurs mirobolantes.

Chaque instant, mon Amour, je loue le Ciel de notre rencontre et si, aujourd’hui, vieux papillon, je connais toutes les fleurs de Paris jusqu’à Brest, c’est sur la tienne qu’amoureusement, je reste…

 

Pascal. 

 

18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 11:34

 

Vraiment il est des fêtes célébrées ardemment
A la Saint Valentin que l’on soit jeune ou vieux
L’amour ce jour là se décline sur tous les temps
Et moi seule ici pleure. Mon ami merveilleux
N’a pas laissé de message depuis l’au-delà.
Tristement j’erre, je cherche un signe d’ici de là
Il est cruel le temps de la séparation
N’oubliez pas, d’Amour, profitez-en à fond

 

Jak

 

 

17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 17:01


J’ai les ch’veux,
Dans les yeux,
Le serre-tête
Qui m’embête
Sur la lèvre
Un bouton de fièvre
Et j’ai le cou
Qui penche beaucoup
Ah, mon Dieu qu’c’est difficile
De poser pour ce malhabile
Ah mon Dieu qu’c’est délicat
D’aimer un type comme ça.

Nounedeb

 

17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 11:44
 
 
L’amour, c’est comme la varicelle, en principe, ça ne s’attrape qu’une fois.
 
Le remède, il est simple : c’est de vivre assez longtemps avec l’homme qu’on croyait suffisamment aimer pour se dégoûter de ses emmerdes, ses humeurs, ses « grandes » douleurs, ses petits bobos, ses cors-au-pied, ses mauvaises fois, ses tromperies, ses mots d’excuse, ses impatiences, ses boulimies, ses insomnies, ses voyages d’affaire, son addiction au rugby ou aux camions de pompiers miniature, que sais-je encore…
 
Ensuite, quand vous êtes bien vaccinée, le mieux pour vous est de prendre la poudre d’escampette, de retrouver une bonne vie de célibataire, de rechercher QUE des aventures, de ne jamais, O grand jamais, vous accrocher ! Ne soyez pas des lierres, mais des plantes sauvages qui s’épanouissent au gré des saisons, au gré des climats, et selon la nature du sol. Ne choisissez pas une terre trop lourde, trop grasse, comme celle que vous avez connue avant, mais une terre souple, bien aérée, trouvez-vous le jardinier qui correspond le mieux à vos envies du moment, soit de fleurir ou de ne pas fleurir, donnez-vous toutes les libertés, puisque ces machos les ont souvent toutes prises avant vous.
 
Ne vous mettez pas en cage, prenez votre envol, soyez un petit oiseau libre d’explorer tous les ciels, tous les pays, tous les continents. Ayez soif de la vie pour vous, veillez à vous réaliser, à vous pomponner, à vous chouchouter, à vous aimer chaque jour davantage, à faire des folies, à vous épanouir dans votre vie sociale et privée, croquez la vie par les deux bouts, ne laissez pas de restes, éclatez-vous, sortez en boîte, partez en vacances aux Maldives, achetez-vous une Dacia, ou tricotez des chaussettes, achetez un dictionnaire de runes, repeignez votre salle de bains en mauve, qu'importe, pourvu que toutes ces activités vous passionnent.
 
Enfin, bien tranquille face à vous-même, sans maquillage, sans brushing et sans french-manucure, faites-vous plaisir en fêtant la non-Saint-Valentin, tout en savourant un petit mojito bien frais avec une belle rondelle de citron vert.
 
ça, c’est le pied !!
 
cloclo
 
17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 08:42

 

Il ne faut pas faire une généralité de sa propre expérience, surtout si elle est malheureuse, et c’est une hérésie de la colporter au monde comme la seule Vérité vraie. Un bouquet de fleurs, cela ne se réclame pas, il vient seul. Il pousse dans le cœur de celui qui l’entretient pour être flamboyant à chaque désir, à chaque seconde, à chaque soupir. Arrosés d’orages de Passion, nos jardins secrets sont des allées de trésors aux extraordinaires tonalités ; on ne cueille pour l’être aimé que ses meilleures orchidées. Un baiser, cela ne se quémande pas ; libre et sauvage, furtif et désireux, il va, il vient se poser tout seul sur nos lèvres parce qu’un regain d’amour, une faiblesse vaillante, une délicatesse volontaire, une attention supérieure.

 

Pour recevoir, il faut savoir donner et tout ce qui n’est pas donné est perdu. L’Amour et son certificat de longévité, n’est pas un tribut, un devoir, un impôt, une soumission, une obligation et la Saint-Valentin, c’est le signal printanier pour retrouver ces enchantements  fondamentaux ; c’est se redire ce fameux « je t’aime » sans l’ombre d’une quelconque hypocrisie ; c’est retrouver une complicité peut-être émoussée et l’aiguiser au fusil de baisers fougueux.

 

Le Temps devrait se mesurer en mots d’Amour, en « je t’aime ». Il est douze « je t’aime » et quelques chaudes caresses au clocher de l’Eblouissement. Heureux ceux qui s’aiment d’un regard, d’un souffle, d’un rire, d’un silence. Heureux ceux qui se ressemblent et s’assemblent sur la piste d’une même danse, d’une même chanson, d’un même refrain, d’un même univers. Ils se découvrent dans les Ténèbres mais inondent leur Vie de Lumière.

 

La Saint-Valentin n’est là que pour réactiver cet Amour devenu ordinaire de toute la routine insidieuse que les jours transportent. C’est s’asseoir dans un coin de confidence et murmurer ensemble les mêmes secrets, les mêmes allégeances ; c’est oublier les tourments et redevenir amants ; c’est souffler de concert et gonfler la voile du même bateau. Sans Amour, la Vie est informe et vide ; elle est l’Enfer.

 

Si je pouvais, au calendrier, il n’y aurait que des Saint-Valentin. Chaque jour nouveau serait le quatorze février. Tôt le matin, on se dirait des « je t’aime » en étant certains de ces deux mots de consécration. Ils seraient l’aumône du couple et toute leur richesse ; ils seraient comme les gouttes de pluie pendant un orage et qui se rejoignent et s’enlacent pour former une mer de félicité. On les broderait de ses meilleures caresses, comme des habits de douceur et de tendresse. On les réciterait à répétition comme la seule prière véritable sur cette Terre. On se poserait les belles questions :

 

*« Est-ce que tu m’aimes toujours ?... Du même amour du premier jour ?... » « Est-ce que je te surprends encore ?... Est-ce que tu m’oublies quand tu dors ?... » « Me dirais-tu encore je t’aime si tu devais me rencontrer ?... » « Pourrais-tu passer sans me voir ?... » « Est-ce que tu as confiance en moi ?... » 

 

A nos déclamations, on mettrait du volume, de l’emphase, de la foi, du plaisir. On serait timides exubérants, prophètes pour nos seuls élans, carnassiers, la fleur aux dents. Tard, le soir, on aurait encore des myriades de compliments enflammés, comme des confettis de foire, à nous partager dans les vagues des draps froissés.

 

A la banque de l’Amour, on ferait fructifier notre Bonheur ! On aurait plein de salive dans la bouche pour tous les baisers en partance d’espoir. Ils trouveraient toujours où se poser ! Là où naissent les frissons ! On les compterait sur les bras, sur les épaules, dans le cou, ailleurs ! On se donnerait la main comme au premier jour ; tu sais, juste pour tenir en équilibre dans ce monde de fous ou se faire passer des fortes sensations amoureuses au diapason des préhensions ! Si elle est une rose, je serais le parfum ; si elle est la pluie, je serais l’arc-en-ciel, si elle est la nuit, je serais le phare éclaireur ; si elle est la faim, je serais son pain ! Je ne lui porterais que des fleurs à cinq pétales et, chaque fois, j’arrêterais mon décompte sur : à la folie !

 

On se retrouverait des affinités qui ne meurent jamais, de celles du ciment d’une vie, de celles de monument indestructibles. Sans cesse, on jouerait avec les flèches aiguisées de nos langues ! On les entrelacerait jusqu’à faire rougir Cupidon lui-même ! Au chœur de nos cœurs, à l’unisson donc, on aurait la même partition et les petites notes affolées courraient sur la gamme comme des soubresauts de volupté intense. « Je t’aime » On ne s’épuiserait jamais de ces deux mots redondants ; ils seraient le sésame d’une vie de Bonheur, à l’abri des vicissitudes de la jalousie, de la méchanceté, des erreurs, de l’Ennui.

 

On aurait du plaisir à les réciter à tous les temps, du plus-que-parfait du subjectif jusqu’au futur inconditionnel ! On l’apprendrait dans toutes les langues, dans tous les dialectes, avec les accents typiques et les intonations muettes ! « Je t’aime » en flambeau, en étendard, en exergue, en épitaphe, en sérénade, serait notre seule raison d’être.

 

La Nature a offert à l’humain le pouvoir d’aimer. Ne la décevons pas. Courons à perdre haleine, embrassons la prétentaine ! Ces « je t’aime », les crier sur l’onde et regarder partir leurs ricochets jusqu’aux échos des pierres alliées et les voir revenir amplifiés, énamourés, éternels. Ici bas, si on s’occupait plus à s’aimer, on passerait moins de temps à se détruire. Si je pouvais, je serais contagieux et je laisserais tomber des miettes d’Amour dans tous les yeux. Dire : « Je t’aime » de la Saint-Valentin jusqu‘à la Saint-Glinglin, quel plus beau Festin, quel plus beau Destin…

Pascal.

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*Sardou

16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 15:23
 
Sur les vieux chromos charmeurs du temps passé,
Elles s’appelaient Oriane, Liane ou Apolline,
Les honnêtes femmes les disaient gourgandines,
Mais plus d’un bourgeois, par elles fût ruiné.
A l’épouse on se devait de faire des enfants,
Pour les cocottes ont devenait fier amant.
Avec la légitime à peine levait-on la chemise,
Pour l’hétaïre la sensualité était de mise.
Dans cette hypocrisie sociale,
Pas grand chose de moral.
On offrait à sa femme et sa maîtresse,
Avec mêmes protestations de tendresse.
Les mêmes chocolats de Saint-valentin,
On disait bien amour et tout le Saint-frusquin.
Mais on comptait Franc-or et beaux écus,
Autant pour la dot que pour le cul.
Les insidieuses, tapageuses publicités,
De notre époque prétendument si libérée,
Ne sont-elles pas de semblables duplicités
Que les vieux chromos menteurs du temps passé ?
 
Lyne
 
15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 12:06
 
 
à propos des fenêtres publicitaires horripilantes, petite recherche sur le web.
 
Si l'un de vous a expérimenté une méthode efficace,
merci de bien vouloir en faire part dans les coms
 

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Réinitialiser vos navigateurs
Installer un nettoyeur d'adwares (payant)
désinstaller les barres d'outils ( tous les programmes qui portent le mot Toolbar)
 
pour voir les procédures, par exemple :
 
15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 11:29
 
Aujourd’hui, 14 février 2015, j’ai décidé de te dire ce que j’ai sur le cœur.
Oui, tu le vois ce cœur, il est assez gros. Alors, avec mon cœur gros comme ça, en ce jour de Saint Valentin, journée de débauches de bouquets de fleurs, cadeaux, bijoux, chocolats, petits repas aux chandelles, gâteries confises, serments d’amour-toujours et fidélité éternelle, moi, ta femme, ta compagne, ton amie, Valentine revendique l’annulation de cette fête ; que tous les jours soient des 8 mars et des 25 novembre – pas, bien entendu, cette ineptie de fête des catherinettes-.
Car vois-tu, ce 14 février, depuis des temps immémoriaux, célébré, n’est que prétexte à nous asservir avec douceur le reste de l’année.
Je crois que je n’ai rien oublié.
Ah, si, encore une chose. Tes roses, qu’avec des yeux doux et déclaration d’amour, tu m’avais offertes, tu as vu? Elles sont fanées. Non, non, ne te précipite pas chez le fleuriste.
Ce que je veux ? Mais que tu m’entendes, Valentin, et que tu sois, chaque jour, mon ami, mon mari, mon compagnon.
 
Valentine (JaclynO'Léum)
 

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