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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 12:00
sujet semaine 11

Gustave Caillebotte >>> clic 

6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 17:12


J’ai cauchemardé
D’un ciel laiteux
De brume et de feu
Au sommet d’une tour
Un paratonnerre triste et sourd
Dans mon dos
Un parachute noir et troué en cadeau.
Devrais-je sauter
Ou détailler cette situation dans l’absurdité ?
Ici pas de parasol de parapluie de parapet
Le soleil me brûlerait
La pluie me polluerait
Le danger me tenterait
Alors sans trop réfléchir
Il faudra tout franchir.
Je vais déposer mes illusions
Mes larmes en effusion
Mes états d’âme comme dérision
Je vais tracer dans mon indécision
Une immense incision
Une grande et béante échancrure
Et je vais sauter par cette ouverture.
La chute fut interminable
Oppression inimaginable
Je pensais  m’éclater en mille brisures
En millier d’éclaboussures.
Non, j’ai amerri au milieu de milliers de poissons morts
Archi-morts
Je flottais tel un corps-mort
Bouche ouverte tel un croquemort.
Le cauchemar ne faisait que commencer
Tel Sisyphe je suis condamné
À ramasser les poissons contaminés
Jusqu'à la fin de mon éternité.

 

jamadrou


 

5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 22:13

 

Avec son amant de toujours, le Temps, la Terre a conçu sa progéniture : C’est l’Humain. Tout était prêt, avant notre venue, dans le berceau de la Terre. Elle a dans son ventre de quoi nous réchauffer et sa Nature, de quoi nous alimenter, nous abreuver, en abondance. La table était mise ; le festin de la Vie pouvait commencer.

Aujourd’hui, et c'est dans l'ordre des choses, notre mère, la Terre, s'efface, se meurt et disparaît en regardant grandir son enfant. L'Humain, avec tous les caprices d'un gosse, caracole tout en haut de la pyramide animale. Il est l’Elu ; prédateur, diront les uns ; il est le mieux adapté à se propulser dans le Futur, diront les autres.

 

La Terre est nourricière et généreuse. Après plusieurs tentatives, maintes péripéties, des avortements de fins du monde, des catastrophes, des loupés, vaille que vaille, l’Homme a pourtant grandi en son sein. Il est celui qui a le mieux profité de sa substance et qui a le mieux évolué. De la Nature, il a puisé sa force, son intelligence, sa curiosité.

Naturellement, il quittera la Terre quand il l’aura épuisée de toutes ses ressources. Il est le seul capable de les utiliser. C’est le grand Secret : nous ne sommes pas à la fin, nous ne sommes qu’au début de notre Histoire !

L'Humanité vit ses prémisses en faisant ses premiers pas sur la Terre ; il lui reste l'Univers à découvrir. La Terre, ce n’est pas l’arrivée : c’est le point de départ vers l’Infini.

 

Depuis l’aube des Temps, de génération en génération, le flambeau du Savoir passe de main en main. Les compétences de chacun s’arrêtent avec leur intelligence mais l’intense pugnacité demeure. Nous ne sommes que les obscurs maillons de la Vie mais, de mille façons que ce soit, chacun de nous verse son obole à ce seul accomplissement. Nous sommes tous les convoyeurs des voyageurs du Futur et nous les aidons à trouver leur Destin. Nous ne serons pas oubliés : nous embarquerons avec eux puisque nous sommes dans leurs gènes.

 

L’Evolution est un labyrinthe inextricable. A travers son Histoire, à combien d’impasses, de murs, d’errances, de contretemps, l’Homme s’est-il heurté ? A combien de convictions, de croyances, de préjugés, d’incrédulités, l’Homme a dû faire front pour subsister ? Les considérations religieuses, politiques, historiques, géographiques, sont aussi des retardateurs obligatoires à notre envol.

Même les guerres et leurs lots d’atrocités ont contribué à faire avancer l’espèce humaine. Même les épidémies les plus dévastatrices ont préservé les plus conquérants. Même les écologistes ont le pouvoir de réfréner nos ardeurs boulimiques ! En ralentissant le processus d’intensification du prélèvement des ressources terrestres, ils favorisent des atermoiements bénéfiques à notre essor.

 

Le pari du Futur est exaltant. C’est une question d’équilibre fragile entre ce que la Terre peut nous donner encore et notre Evolution. C’est une course contre la montre ; le fil est ténu. Nous vivons en perpétuel suspens d’avoir épuisé notre Terre avant d’avoir assez grandi. Sans le savoir, nous sommes tous conditionnés pour réussir : c’est l’instinct de conservation. Chacun de nous apporte sa pierre à l’édifice du Futur. Inéluctablement, nous fonçons vers notre Destin en le construisant.

Aujourd’hui, forcément, nous sommes figés dans un « pouième » de Temps ; nous n’avons pas de vision périphérique, le recul nécessaire pour regarder la globalité de la Destinée de l’Homme. C’est comme si on observait l’Univers avec une longue-vue en cherchant une minuscule soucoupe volante.

Nous sommes plus terrorisés par la souffrance de notre planète que par tous les progrès que nous avons effectués. Trop cartésiens, bousculés entre le moyen Age et une ère moderne aux multiples conflits, nous sommes ballottés, en panne d’espérance, contrits, désunis, désabusés, meurtris, mais nous n’avons jamais été aussi près de franchir le pas.

Penser uniquement Terre, au milieu de l’Univers, vous ne trouvez pas que cela fait un peu réducteur, un peu casanier, un peu seigneur ?

De toute façon, les pour ou les contre, sans nous en rendre compte, nous allons tous dans la même direction. C’est là qu’est la grande Supercherie. C’est tellement simple que cela en est génial.

 

Ce que vous lisez sur cette feuille n’est pas une œuvre de science-fiction ; détachez vos œillères. L’Inexorable est en route ; acceptez-en l’augure comme le feu d’artifice, le bouquet final, de notre Evolution. Pour qu’il ne soit pas gaspillé, l’aboutissement de notre Monde doit être notre Avènement. Le compte à rebours a toujours existé. Nous n’en sommes qu’aux prémisses, qu’aux balbutiements ; tout est une question de chance et de hasard. Avant qu’un astéroïde nous percute, qu’un volcan nous ensevelisse, qu’un déluge s’abatte sur nous, nous devons voler de nos propres ailes, explorer l’Univers et ses Confins.

Nous-mêmes, si nous rompons l’équilibre, de n’importe quelle façon que ce soit, il faudra repartir à zéro. Cette fois, c’est l’humain qui a tous les atouts pour réussir son pari. Qui sait, demain, quelle créature se nourrira de la Terre et profitera de ses bienfaits de Mère ?

 

Tout à coup, ces vérités fondamentales m’ont sauté à la figure ; toutes les pièces du puzzle de la Vie ont pris forme pendant que j’écrivais. Est-ce trop tôt pour divulguer ce message ? Serai-je aussi considéré comme un hérétique, un fou, un utopiste, un visionnaire, et brûlé sur le bûcher de l’obscurantisme ? Pourtant, c’est ma philosophie. Je ne suis pas un Sage, ni même un théoricien ou, comme on le voit trop souvent, un prédicateur d’Avenir, prêchant l’Holocauste comme le seul épilogue véritable.

Maintenant, prenez-moi pour un illuminé, un extraterrestre, un exalté, et tout ce que vous voudrez, pour garder souveraines vos convictions personnelles. Je sais seulement que j’ai raison…

 

Pascal.

 

5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 15:07

 

Des volutes blafardes,
A l'aube vacillante,
Font un cocon précaire
Aux bourgeons frissonnants.
Le trille volubile
S'éteint avec le jour,
Tandis que pas à pas
L'obscur cède à l'aurore.
Ombre indécise encore
Qui tantôt insolente
Enchantera l'espace
De ses verts éclatants,
En cet instant infime
Où s'évitent deux mondes,
La nature s'ébroue,
Aux hommes indifférente.
Oh, dormeurs inconscients
De cette agonisante !
Oh, dormeurs insouciants
Des destins qu'elle enchante !


Jeanne Fadosi (en écho au Petit livre noir, d'Emma)

 

3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 16:10

 

 

Quand la mer se retire
et ne reviendra plus,
chassés par la folie
des Hommes destructeurs,
ces grands poissons vaincus
aux yeux blancs sous hypnose
révulsés et moroses
vont dérivant, sans but,
sans plus de raison d’être
dans ces charniers flottants,
lorsque le vent contraire
les pousse dans leur chute
mêlant à leurs entrailles
les corps entrelacés
des marins immergés
au fond du gai corail…
 
cloclo
 
3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 07:28

      Quand il ne fut plus possible d'ignorer que tout simplement nous nous étions trompés de chemin, les catastrophes s'enchaînant les unes aux autres inexorablement, il se passa cette chose incroyable que l'on tint une grande assemblée.

Pour la première fois tous furent conviés, le dernier-né, les plus vieux même les séniles, toutes les couleurs de peaux de culture sous le même chapiteau.

Quelle cohue ! Tous voulaient prendre la voix, dire sa façon de voir, vite, vite, comme si leur vie en dépendait. Quelqu'un cria : « Il nous faut un chef ! », un autre : « Surtout pas de chef, ce sont eux qui nous ont conduit là ! ». Dans ce tohu-bohu, des mouvements comme des courants travaillant la masse, et l'on vit des petits groupes se former, quelques personnes qui avaient la même opinion se rassembler, d'autres les rejoignaient, des groupes fusionnaient jusqu'au moment où, face à face, deux groupes distinctes.

 

Il y eu un grand silence, cela se regardait, mauvais, dressés en rangs alignés. Le silence néanmoins en imposait à tous, alors dans chacun des deux groupes, certains prirent la parole.

Groupe A : Si nous avions su nous aimer nous n'en serions pas là, mais voilà, il fallait du profit, toujours plus de profit, écraser les petits au nom de la raison d'état !

Groupe B : Ah, parlons-en de l'amour ! Qu'avez-vous fait en son nom, la charité, vous donner bonne conscience, jouer les bisounours, gloire aux émotions charnelles, et tous ces crimes passionnelles ? Sans maîtrise la vie n'est que chaos.

A : Quelle est-elle votre maîtrise ? Qui en vous maîtrise et quoi ? Votre arrogance n'a d'égale que votre ignorance, vous qui prétendez maîtriser la nature.

B : Nous aurions atteint le but si vous aviez obéi en entrant dans le contrôle de vos émotions, nos calculs sont précis, la raison pure est toute puissante.

A : Toute puissante ? Toute puissante la partie sur le tout, ce qui est limité sur l'illimité ? Pensez-vous en raison détenir toutes les informations ?

 

Le silence ponctuait les reproches que l'un adressait à l'autre, le silence ne cessait de travailler en chacun et l'on voyait des personnes sortir des rangs d'un groupe pour rejoindre l'autre groupe, tant et tant qu'à la fin, cela fit une danse. Plus personne pour adhérer au groupe A qui revendiquait l'amour, plus personne pour adhérer au groupe B qui prétendait la suprématie de la raison.

Une danse et c'était la musique qui menait la danse, tous entendaient le chant du monde battre la mesure en ce qu'il y a de plus profond au cœur de la matière. Tous voyaient le carrefour où la méprise avait eu lieu, alors que la terre s'était séparée du ciel, le haut du bas, avoir cru que c'était pour s'opposer l'un à l'autre, la vie contre la mort, se séparer toujours plus sans jamais plus pouvoir se retrouver. Ils riaient tous : illusion, illusion créatrice, cette danse orchestrée par le chant du monde.

 

Miche

 

2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 18:04

 

Dans un palais d'aventurine
Où se mourait le jour,
Avez-vous vu Boudroulboudour,
Princesse de la Chine,
Plus blanche en son pantalon noir
Que nacre sous l'écaille ?[1]

 

Elle est montée tout en haut de la plus haute tour,

mais ne voit que brume qui poudroie

brume où tout se noie.

Et hélas, elle se meurt

toute blanche en son pantalon noir.


Elle se souvient du chant aigre du yueqin

Qui voit le ciel dans l'eau, voit les poissons sur les arbres[2]

 

Mais le ciel jaune ne se mire plus dans l' huile noire

où gisent les grands arbres,

les poissons par-dessus montrent leur ventre blanc

et  le poète crève la gueule ouverte

 l'estampe s'est noyée dans son encre de Chine [3]

 

Boudroulboudour se meurt,

serrant encore dans sa main une lettre si douce :

 

Je vous envoie ces quelques feuilles de thé
Elles proviennent du monastère de la montagne Ou-ï
Prenez délicatement un vase bleu de Ni-hing.
Remplissez-le d'eau de neige recueillie au lever du soleil
sur le versant oriental de la montagne Sou-chan,
Placez ce vase sur un feu de brindilles d'érable
ramassées sur de la mousse très ancienne,
et laissez-l'y jusqu'à ce que l'eau commence à rire.
Alors, versez-la dans une tasse de Huen-tcha
où vous aurez mis quelques feuilles de ce thé,
Recouvrez la tasse d'un morceau de soie blanche tissée à Houa-chan,
Et attendez que se répande dans votre chambre
un parfum comparable à celui d'un jardin de Foun-lo.
Portez la tasse à vos lèvres, puis fermez les yeux.
Vous serez dans le Paradis[4]


Mais le paradis est perdu à jamais,

grouillez, petites mains, courez  masquées dans cet enfer

pour que   les riches  puissent,

encore un peu,

tout en haut des arrogantes tours

qui ont voulu toucher le ciel,

goûter le thé à l'eau de neige

qui rit sur les feuilles d'érable

 

Le roi va voler les forêts, le ciel s’ouvre, et les champs seront brûlés par la chaleur [5]

 

Et je pleure avec les femmes qui pleurent

sur les squelettes  blanchis des grands buffles

que le sable recouvre. . .

 

Je pleure avec les femmes qui pleurent

devant les carcasses des bateaux noirs

pourrissant dans la boue là où était  la mer. . .

 

Je pleure avec les femmes qui pleurent

les singes criards et les perroquets bleus

dans la pirogue qui fuit les bulldozers. . .

 

Je pleure avec les femmes qui pleurent

en lançant des colliers de fleurs

sur la mer verte qui a noyé les îles roses. . .

 

Mais les hommes, dis-moi,  griot édenté,

Où sont les hommes ?

- Ils sont partis escalader les barbelés

Je suis la dernière sentinelle

 

Car  la mort de la terre est en marche

depuis que la première créature hésitante

est sortie de la mer. . .


[1] Paul-Jean TOULET  

[2] Peut-être  Lao Tseu

[4] Ouang-Tsi (8e s)

[5] Michel de Nostredame

 

2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 15:17

 

T’en souviens-tu ?

Là-haut, l’eau si claire du torrent

Cascadait sur le bleu-gris des pierres.

Ton frère avait appris avec Javier,

A prendre, à la main, les truites d’argent.

T’en souviens-tu ?

L’automne éblouissant, derrière chez toi,

L’odeur de la mousse tendre et des cèpes.

Feuilles ignées, des girolles aussi peut-être,

Le chocolat de Nona sur la table de bois.

T’en souviens-tu ?

Là-bas, la plage de Donnant à Belle-Île,

Sable ocre-rose, sur les vagues, des brisures d’or,

Les vives gigotantes achetées sur le port.

Et le vent salé qui murmure son babil.

 

Avons-nous tout perdu 

Pour avoir toujours plus ?

Tant d’objets inutiles,

Quête idiote du futile.

 

Retrouverons-nous le bonheur de la parcimonie ?

Le simple, le beau, ont-il vraiment un prix ?

Où s’arrêtera le gâchis de leur avidité ?

Maîtres d’un monde de poisons, de déchets,

Auront-ils alors tout gagné ?

Sur leurs liasses accumulées ?

 

Ils auront oublié, et comme c’est ballot,

Que la nature donne ce qu’elle a de plus beau !

 

Lyne

 

2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 14:36

    

       Comme je me levais pour fermer la baie vitrée, Mei geignit doucement : »J'ai un peu froid »...
Cette odeur de poisson devenait insupportable et l'opaque nappe de « smog » atteignait maintenant le balcon de l'hôtel.
Je me retournai. J'aimais toujours autant son ombre chinoise et ses petits seins aux tétons dressés.
Elle ne devait pas avoir si froid que ça car elle avait repoussé les draps en ouvrant les jambes.
Je ne me lassais pas de cette façon sournoise qu'elle avait de me cueillir sans prévenir.
Je plongeai vers ce qui la faisait rire quand je le nommais... son petit nid d'hirondelle. Elle geignit plus fort sous les caresses intimes de ma langue.


Comment une femme aussi sensible et sensuelle pouvait-elle avoir épousé un empoisonneur ?
Les usines pétrochimiques de son assassin de mari déversaient journellement leurs rejets toxiques dans le fleuve, exterminant les poissons depuis des semaines et les hommes demain.


Je me redressais pour la prendre quand elle a dit:”Mon mari rentre demain, tu sais?”
Mon désir était retombé d'un coup:”Et il va rester longtemps?”
Mei se retourna sur le ventre, l'air grave:”Deux ou trois jours, le temps de régler les problèmes avec les autorités locales”.
Ses fesses rebondies appelaient mes mains mais elle sauta hors du lit en direction de la salle de bains.
“Parce que tu crois qu'il va régler le problème en trois jours?”. J'avais haussé le ton volontairement.
Mei se retourna, sans pudeur aucune:” C'est en tout cas ce qu'il a déclaré au dernier congrès!” répondit-elle brusquement.
On aurait dit un félin, une geisha outragée prête à griffer.
Elle se déhanchait en direction de la douche.
“Tu vas vraiment prendre une douche d'arsenic?” lui lançai-je, sarcastique.
Mei se retourna à nouveau:”Veux-tu qu'on s'affronte là-dessus à quatre heures du matin?”.


Mon poste de chercheur à l'OMS nous offrait un perpétuel sujet d'affrontement qui heureusement se terminait souvent à l'horizontale.
Pour l'heure elle vit renaître mon désir et revint se jeter sur moi.
Sa bouche me mordait partout de mille piqures excitantes. La douche mortelle attendrait.

 

Vegas sur sarthe

 

2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 09:18

        

        Au cours de l’année scolaire, il était arrivé dans notre classe un petit gars de type asiatique. C’était nouveau pour nous, les gamins de la province campagnarde, de nous retrouver confrontés à ce personnage en couleur. Il était franchement typé, Kai, avec le teint jaune, les yeux bridés et sa maigreur prononcée. Longtemps, j’ai pensé qu’il n’avait mangé que des grains de riz pour survivre avec une telle minceur.

Il ne parlait pas un seul mot de français ; il baragouinait ses kyrielles de mots en « lao », avec des intonations musicales inquiétantes et on ne comprenait rien à son charabia. Conversations amicales ou sentences malveillantes, on était sur nos gardes quand il nous invectivait avec ses flots de syllabes hachées.

Le maître nous avait expliqué sa situation de réfugié laotien en France. Avec sa famille, il avait fui son pays à cause des troubles y régnant. Il paraît qu’on s’y massacrait pendant des combats ethniques et des incessants découpages de frontières.

Au début, comme toujours, il fut l’attraction de la cour de récré. Certains venaient le toucher pour constater sa réalité ; d’autres imitaient des bruits de mitraillettes pour jouer à la guerre contre lui. Il était bizarre, ce Kai. Il avait des jeux tortionnaires qu’on ne connaissait pas. Pendant les algarades de derrière le préau, il se battait comme un tigre, comme s’il allait mourir à chaque fois. Tous ses coups faisaient mal et quand il en recevait un, il ne semblait jamais souffrir. Si, nous, on était habitués à vivre, lui, il était habitué à survivre. Pourtant, il n’était pas si différent ; ses plaies et ses bosses étaient comme les nôtres, sa vaillance à la bagarre était comme la nôtre et son sang était rouge, comme le nôtre. Tout maigrelet, avec son short déchiré, il s’en allait de l’école, le soir, comme s’il quittait un champ de bataille.

Je n’étais pas le dernier pour inventer des bêtises ; naturellement, on était devenus potes, tous les deux. Avec moi, il n’était pas sur la défensive. Il me fascinait par son courage au quotidien, sa lutte perpétuelle à exister au milieu des intempéries des humains féroces, son accommodation si rapide à parler notre langue et son acclimatation à notre bise si froide.

Un jour, il m’avait invité dans sa maison et il m’avait présenté ses parents et sa petite sœur. Je me souviens de leurs saluts comme une prière debout. Chez lui, tout était différent : les bibelots, les meubles, les fleurs, les rideaux, les tapis. Ça sentait le poisson et l’encens et j’avais un peu peur des biscuits que sa mère nous avait préparés. C’était comme si je visitais le Laos, derrière sa porte…

 

Tous les journaux régionaux en faisaient l’éloge dans leurs gros titres. La ville de Romans avait creusé un bel étang pour occuper ses retraités à la pêche pendant leurs longues journées de farniente. La Gaule Romanaise, la société halieutique de l’époque, avait déversé nombre de gros poissons dans l’eau limpide. Des carpes, des brochets, des truites, des goujons, des tanches, étaient aux festivités des futurs hameçons des inactifs. Kai et moi, nous avions décidé de faire l’ouverture avant d’être à la retraite… Il m’avait bafouillé sa façon de procéder. Djael revenait souvent dans son laïus ténébreux. Je lui faisais confiance : c’était peut-être un appât ou une technique de pêche laotienne. Sur son vélo, il avait accroché deux lessiveuses, une de chaque côté du porte-bagages, des sacs en plastique et une grande épuisette. Je me dis qu’il était sacrément confiant, avec sa Djael, l’ami Kai. En toute fin d’après-midi, nous avions pris les chemins à travers la campagne et rejoint l’étang par un petit sentier escarpé. On avait planqué nos bécanes derrière une grande haie de cyprès. Kai avait le don pour s’embusquer ; il pouvait se cacher derrière chaque branche et devenir invisible comme s’il n’était pas là. C’est pour cela qu’il était si maigre. Il a inspecté le petit lac ; il cherchait le déversoir. Il pouvait marcher sur les nénuphars sans les abîmer ou sur les pierres affleurant sans jamais glisser. Le bruit du vent dans les peupliers semblait aiguiser encore plus ses sens de petit braconnier. Un instant, il s’arrêtait pour écouter tous ces sibyllins messages aériens puis il se rabougrissait un peu plus jusqu’à disparaître derrière un simple roseau. Enfin, il a trouvé ce qu’il cherchait. De dessous sa chemise, il a extirpé deux berlingots de Djael et, après avoir brièvement mordu dedans, il les a déversés dans l’eau. Même si c’est un produit miracle, à part désinfecter les microbes des poissons et blanchir les pierres, je ne voyais pas trop l’utilité de la Javel dans cet étang. J’avais tort. Au bout de quelques minutes, les poissons remontaient à la surface ! A nous les carpes, les brochets, les truites, les goujons, les tanches ! Torse nu, avec de l’eau jusqu’au ventre, il remplissait son épuisette avec une grande efficacité de prédateur. Il faut avoir eu sacrément faim pour braconner de la sorte.

En quelques rotations fiévreuses, nous avons rempli ses deux lessiveuses. Sur la surface de l’étang, c’était un véritable cimetière de poissons morts. Je crois qu’on les avait tous tués. Kai n’avait pas ces soucis écologiques en tête ; sans nul état d’âme, il entassait encore ses prises jusqu’à occuper les sacs plastiques sur les anses de son guidon. Si, au Laos, ils agissaient tous comme ça, pas étonnant qu’ils viennent pêcher chez nous !...

Comme une récompense de tueur, il m’avait tendu une superbe truite mais je crois plutôt qu’il n’avait plus de place sur son vélo pour l’embarquer. Il avait déteint, mon poisson ; sa robe tachetée de rouge avait perdu toutes ses couleurs.

Enfin, sans encombres, nous sommes rentrés à la nuit. Sur la route, il chantait, Kai. Il était content et fier de rapporter à sa tribu de quoi la nourrir. Les intonations de sa voix étaient des intenses prières de victoire ; pourtant, il avait du mal à pédaler au milieu de tout cet encombrement de poiscaille. Il était comme une fourmi qui rentre à sa tanière avec une énorme miette sur le dos…

 

Quand j’ai dit à ma mère comment on avait attrapé cette magnifique truite, elle l’a aussitôt jetée à la poubelle avec des recommandations allant des graves punitions jusqu’à la pension. Je n’ai pas osé lui dire que le jeudi suivant, Kai et moi, nous allions… à la chasse… Il avait repéré une bergerie et pour peu qu’il ait ramené un bazooka de son Laos en guerre…

 

Pascal.

 

1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 20:28
 
        De la poiscaille partout,encore et toujours de la poiscaille... Devant, derrière, à droite et à gauche, en dessous. Au dessus, c'est de la purée et bien épaisse en plus qui essaie de me lobotomiser ça craint ici ... Je sens que la folie me gagne, je perds les pédales... Au secours ! Il y a quelqu'un ? Où est le proprio ? C'est qui le boss ici ? Pourquoi s'égosiller ? Je suis seule, abandonnée, perdu dans ce bled, au milieu de cette immensité . Je ne sais plus dans quel espace temps je suis, comme dirait l'autre là, Einstein. Quel danger sournois me guette ? Qui en veut à ma vie ? Je ne sais pas si j'aurai longtemps la force de lutter contre l 'ennemi, le traître ! Il va finir par m'avoir le sagouin... Avant c'était moi qui commandait, purée ! PDG d'une multinationale informatique. Ils ont fait sauter mon yacht, les fumiers ! Je n'ai plus rien ! A la haine ! Avec les poiscailles s'ils étaient encore vivants ces cons, je pourrai m'enrichir . Mais non, ils m'ont fait la vacherie de crever rien que pour me narguer.
 
Dieu du pouvoir, de la manipulation et des honneurs, rapplique ici, je t'en supplie. Sans honneur, sans pouvoir, la vie ne vaut plus d'être vécue. Redonne-moi la toute puissance Super boss des cieux ! Chaque instant est plus difficile à vivre que le précédent. Je perds tout pouvoir sur moi-même et c'est quand même le comble. Où est le bout du tunnel ? Jamais, au grand jamais, je n'y arriverai...
 
Il me reste juste à m'étendre...Fermer les yeux...Me faire porter par Morphée dans un nouveau monde.
 
Aimela
 
1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 13:17
 
- Pas frais, mon poisson ! Il est pas frais, mon poisson !
- Non monsieur, il est pas frais votre poisson ; rien qu’à voir votre tête, on le sait tout de suite.
- Ma tête, qu’est-ce qu’elle a ma tête ?
- Des yeux de merlan frit…
- Frais, mes merlans, frais !
- N’insistez pas, monsieur, puisque je vous dis…vous vous sentez mal, monsieur ?
- Je…il y en a trop. J’ai bourré mes congélateurs, j’en ai mis en conserves, donné à bouffer à mes cochons, transformé en engrais pour mes terres…j’ai vu des îles plus grandes que la Chine, faites de cadavres, immondices, rejets terriens…
- Avez-vous pensé aux poissons panés ?
- Pas nés ? Comment cela ?
- Ou aux surimis ? Ma femme adore les surimis. Parfum crabe, langoustine, homard-mayonnaise…
 
Jaclyno'léum
 
1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 11:47
 

Enfin ! Voici le mois de mars, Hommes, le printemps est à vos portes.

Déjà vous vous réjouissez :

Aux sommets de vos montagnes, au dessus de la mer de nuages, vous respirez la joie de la pureté.

Déjà dans vos grandes villes,

Aux sommets de vos tours gigantesques vous croyez être bien au-dessus des mers de crasse et de pollution !

 

Mais je vous le dis

Le jour du printemps sera terrible

La mer va se rebeller

La mer va exprimer haut et fort sa colère

La mer va cracher au monde les bêtises des hommes

La mer va dans un fracas terrifiant manger vos terres et submerger vos cœurs,

Grignoter vos âmes et vous donner la grande leçon du siècle !

 

21 mars gigantesque marée

Elle vous renverra à la figure

Vos rejets vos déchets

Vos crimes vos horreurs

Vos non-sens accumulés.

· Vous essaierez de crier

Trop tard !

Plus aucuns sons ne sortiront de vos bouches de carpes

· Vous essaierez de surnager

Trop tard !

Vous serez submergés par les poissons morts, milliers de ventres aux reflets de votre argent à la surface de vos mers.

· Vous essaierez de nettoyer avec vos minables épuisettes

Trop tard

Vous serez transformés en poissons agonisants dans une mer d’écailles nauséabondes. Et comme un semblant de survie à cette gigantesque marée : ouïes, branchies, nageoires, queues, écailles…vont inexorablement vous pousser.

Hommes, vous serez tous poissons dans une mer totalement déchaînée et polluée jusqu'au cœur.

 

Apprendre à nager dans toutes vos erreurs passées sera insurmontable pour la majorité.

Seuls quelques minuscules poissons, poissons de rien, poissons insignifiants

qui auront depuis longtemps appris à s’adapter à un milieu hostile, survivront.

C’est ainsi, que doucement et avec eux, le monde pourra commencer une nouvelle Histoire.

 

jamadrou

 
1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 08:50

Avoir traversé
La ravine encombrée de roches
De végétaux et des immondices
Que les gens jettent partout.

Grimper, redescendre
Graffiner cuisses et mollets
En cet effort naturel
Atteindre le plus haut point.

Découvrir le plateau
Il touche le ciel
Lumière.

La brume descend doucement
Berce la terre sèche
L’âme de la petite plaine sourit
Lumière.

Tu m’as pris la main
Si doucement, serrée contre ton cœur
Je l’ai entendu battre, si doucement
Lumière.
 
Miche
 
28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 19:49
 
“Tu veux bien aller me pêcher le grand raclon, mon chou?”
Décidément je ne comprenais rien à ce qu'elle disait avec ce masque en permanence sur le visage.
“Qu'est ce que t'as dit, chérie?”
“Oui, tu veux bien aller me chercher le grand caquelon?”
Fallait toujours qu'elle m'interrompe au mauvais moment.
Pour l'heure j'étais en plein calcul statistique et... “Pour quoi faire?”
 
“Ce soir je fais ma tondue de motte et saint-yack” a t-elle minaudé.
Une femme qui minaude c'est déjà chiant mais en plus une chinoise masquée!
“Qu'est ce que t'as dit, chérie?”
“Ce soir je fais ma fondue de lotte et saint-jacques!!” articula t-elle.
Alors, donc: trois coups d'épuisette à la minute à raison de deux kilos de poisson par épuisette, ça fait... j'allais faire fumer la calculette.
“Tu n'as pas oublié qu'on a les Zhang ce soir à piner?” insista t-elle.
“Hein? Tu veux pas enlever ce masque ridicule? La pollution c'est sur les réseaux sociaux, pas dans notre salle à manger, merde alors!”
Ting-Ting retira son masque de mauvaise grâce pour répéter: “J'espère que tu te souviens qu'on reçoit les Zhang ce soir à dîner?”.
J'ai commencé à m'énerver: “Mais les Zheng sont déjà venus avant-hier!!”
“Non! Les Zhang! Cette fois ce sont les Zhang... tu sais bien, Chan, Chang, Chong et Chung!” se mit-elle à chantonner sur l'air de Chang Chang Chang, la chanson de l'éléphant Thai.
J'avais pas envie de chanter l'éléphant ce soir! J'étais épuisé: j'en étais à 360 kilos de poisson à l'heure, sachant qu'il en arrivait 10 tonnes sur 4 kilomètres et que...
“Tu changeras de chemise, mon chou! Tu empestes le poisson!” cria t-elle depuis la cuisine.
 
Quand j'avais trouvé ce job dans la province de Hubei sur la rivière Fu, j'avais imaginé un petit paradis en osmose avec la nature, et puis rapidement j'avais reniflé cette odeur de mort. Ça sentait bon pour personne.
Ça devrait pas sentir le poisson” lui ai-je répondu ironiquement “avec tout l'ammoniac qu'ils ont avalé!”
“C'est trop technique pour moi tout ça, mon chou” a t-elle répondu d'un ton léger “mais va te changer quand même et prends une douche”
J'avais depuis longtemps réglé le problème de la douche: une giclée de sauce nuoc-mam dans la cuvette du lavabo et ni vu ni connu...
 
On dénombrait 20 000 usines pétrochimiques le long du fleuve Yangtsé et combien d'entre elles déversaient leurs rejets toxiques dans les cours d'eau?
Donc, 10 tonnes sur 4 kilomètres de rivière ça m'en faisait 2 tonnes sur mon secteur et...
“Tu mets pas la chemise jaune, surtout!!”
J'aurais jamais cru qu'une calculette lancée à vive allure pouvait voler si haut.
“Et pourquoi j'mettrais pas ma chemise jaune?” ai-je aboyé.
Ting-Ting me tendait ma calculette :”Parce que les Zhang sont coincés et que c'est la couleur de l'érotisme, même de la pornographie, disent-ils”
“Et si je veux avoir l'air cochon moi, ce soir?” ai-je rétorqué sans réfléchir.
La calculette n'avait visiblement pas bien supporté le vol; heureusement j'en avais une autre dans un placard et je me levai pour aller la chercher.
“Tu prendras le grand caquelon au passage, Rocco” s'amusa t-elle.
Aller au placard me laissait un peu de répit. Je continuai mentalement mes calculs: 2 tonnes de poisson à raison de 360 kilos par heure, ça faisait 5 heures et demie plus les 3 pauses obligatoires de...
“Est-ce que tu l'as trouvé, Rocco?”
Je l'avais trouvé et j'étais en train de me demander si un grand caquelon volerait moins haut qu'une calculette, quand on frappa à la porte.
“J'y vais, mon... chou” cria Ting-Ting en trottinant sur ses Tong-Tong, enfin sur ses tongs.
 
C'étaient les Zhang qui arrivaient plus tôt parce que partis plus tôt à cause du “smog” qui envahissait la ville et bla bla bla... et que Chan, Chang et Chong arrivaient sans Chung qui arriverait plus tard et que ça sentait drôlement fort le poisson ici!!!
 
Du coup j'ai filé dans la chambre pour mettre ma chemise jaune.
3 pauses obligatoires de 15, 30 et 15 minutes, ça faisait une heure rajoutée aux 5 heures et demie d'épuisette plus...
“Tu viens te geindre à mou, mon chou?” minauda Ting-Ting en passant la tête à la porte.
Elle avait remis son masque puisque les Zhang en portaient mais à voir ses yeux, je devais avoir l'air d'un acteur de film porno.
“J'me chauffe un peu et j'arrive” lui ai-je sussuré en me caressant le bas-ventre“.
 
Les Zhang étaient pâles - sans doute à cause d'une allergie à la couleur jaune - le nez sous le masque et plongé dans l'assiette de crevettes apéritives.
Alors j'ai meublé le silence, parlé du boulot, de l'économie, de la pollution... ils avaient l'air de s'en foutre comme de l'an 2050.
Justement les émissions de gaz à effet de serre de la Chine ne continueraient plus à progresser au-delà de 2050... Promis, juré.
Ils ont eu l'air rassurés... une autre assiette de crevettes arrivait.
Ting-Ting me regardait lascivement derrière son masque. Est-ce que je ressemblais à Rocco Magnotta, l'acteur chinois?
La soirée s'annonçait calme et sereine, l'Empire céleste respirait doucement. Il flottait juste dans l'air printanier quelques volatiles effluves de poisson.
 
Vegas sur sarthe
 
 
28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 17:12

 

A longueur de journée je trime et je dispatche
Les poissons que la mer furieusement crache
Immuablement, sur moi, le persécuté.

 

Faudra-t-il que l’absurde enfin soit démasqué
Pour qu’enfin tel Sisyphe je ne sois condamné
Je ne demande qu’à vivre sur une terre apaisée.

 

JAK

28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 12:42

 

« Je t'ai prié Dieu,

Pour une pêche miraculeuse,
Ô Dieu merci, mais là euh...

"C'est odieux"
C'est quoi c'plan pourri !?
Nom de dieu,
Arête, arête, arête !! »

« Adam, mon homme,
Ci-joint de la fumée
Pour régler leur saur !
Tout miracle a son p'tit défaut
Et puis je me fais tel Mathusalem... !
Demain sur le marché
La morue n'y verra que du feu
Ta recette sera bonne
Foi de Dieu ! »

jill bill 

28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 12:30

 

Dans un silence de brouillard, l’homme marche, rêvant ;
Rêvant à la multiplication,
Multiplication des pains et des poissons ;
Des poissons, il en a vu,
Vu par centaines, par milliers,
Milliers de poissons, tous morts,
Morts de la pollution,
Pollution, et lui au milieu de tout cela.
Cela fait combien de temps, qu’il erre au milieu de ces nuages,
Nuages de fumées, pesticides, vapeurs d’eau chaude.
Eaux chaudes des centrales,
Centrales et lui, seul au milieu de ce carnage.

 

Jaclyn O'Léum

28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 12:00
sujet semaine 10
sujet semaine 10

presse du web

27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 11:30

 

La Patineuse sylphide abandonne sur la glace

  Son corps léger au gré de ses patins à lame

Elle virevolte, tournoie, s’élève,  et parfois tombe

Mais reprend son essor sous les yeux de sa mère

Restant béate des exploits  prodigieux de l’enfant

Le père  vigilant a une préférence pour l’ainée

dont il connait le talent réel et cette détermination, il l’encourage

il sait déjà  que les résultats seront probants

elle a pour nom Sonja Henie

 

 

NB j ai imaginé ce personnage de patineuse, mais le peintre et la patineuse de mon texte, sont mort tous deux dans un avion victimes de deux fléaux : la guerre et la maladie

Percy Shakespeare (né le 28 Février 1906 à Dudley , Angleterre est mort le 25 mai 1943 sur la côte sud anglaise). peintre anglais il est mort dans un raid aérien pendant la Seconde Guerre mondiale

Sonja Henie une patineuse artistique et une actrice norvégienne, née à Oslo le 8 avril 1912, décédée le 12 octobre 1969 dans un vol Paris-Oslo.

 

JAK

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